La vie d’Ai a prit un tournant bien étrange lors de son premier mariage. 16 ans, des histoires d’amour en exemple, des rêves de fonder une famille et de vivre heureuse avec l’homme qu’elle avait choisi. Un amour sincère, qui fut bafoué. Il ne se présenta pas lors de la cérémonie. L’humiliation fut si grande, qu’elle balaya ses rêves paisibles en Chine pour partir, en laissant tout derrière elle, pour le Japon. Ai voue encore une haine profonde pour cet homme qui s’est joué d’elle et qui a humilié sa famille qui était déjà pauvre et sans espoir.
Cela lui fit comprendre que sans un sous et sans réputation, elle n’avait aucun pouvoir et ne valait rien. Cette leçon durement acquise, elle la mit à profit pour se construire une carrière dans le streaming et l’influence en ligne, jouant de son physique pour avoir ce qu’elle veut : une renommée suffisante pour attirer un bon parti.
« La honte est le pire des sentiments. »
La honte d’être trop pauvre. La honte d’être abandonné le jour de son mariage. La honte est un sentiment qu’elle ne veut plus vivre et si pour cela elle doit écraser d’autres personnes, elle le fera sans hésitation. Ce monde favorise les plus forts, alors elle ne se laisserait pas aveugler une nouvelle fois par de bons sentiments. Tout ce qui l’intéresse c’est sa carrière et ses futures rencontres avec des époux potentiels. Le physique, le caractère n’a aucune importance, tout ce qui l’intéresse c’est les titres et les situations financières.
Pour sauvegarder son image de jeune femme douce et abordable, elle est prête à beaucoup de sacrifices et il ne vaut mieux pas être au travers de son chemin.
« J’ai un cœur aussi. Juste que j’ai appris à le faire taire. »
Contrôlée, maîtrisée, elle fera toujours attention aux détails. Ses tenues, son intonation de voix, les mots employés, rien ne dois entacher son image. Pourtant, derrière on apparence de jeune femme modèle ou de femme vénale, se cache une femme blessée qui lutte encore pour se trouver une place dans cette société répugnante. En Chine lorsqu’on ne né pas sous une bonne étoile et qu’on est une fille, sa place est vite trouver : épouse, mère et esclave. L’échec de son mariage lui a au moins permis d’éviter ce schéma terriblement banale et maintenant qu’elle est libre elle aspire à tout. Son ambition n’a pas de limite, elle veut être puissante et contrôlante.
Tout cela pour cacher le fait qu’elle se sente seule et vulnérable.
« L’amour ? Quelle perte de temps abjecte. »
L’amour, elle le connait bien et elle le déteste. Bien ironique elle qui porte son sinogramme. Depuis son premier et unique amour, elle se refuse à toutes ces niaiseries qui ne sont là que pour asservir et affaiblir. Ai n’a pas besoin d’amour, pour survivre il lui faut de l’argent. Beaucoup d’argent. Son insécurité passe bien avant tout ces rêves d’enfant.
Ses réactions sont souvent viscérales lorsqu’on lui parle d’amour et de romantisme, elle ne supporte pas ces concepts qui la renvoient à son propre échec. En streaming, elle arrive cependant à jouer son rôle de douce conseillère, aidant les jeunes hommes japonais avec leurs promises. Encore une fois, bien ironique qu’une femme comme elle donne des conseils de cœur avisés, positifs et tolérants.
Ne vous y trompez pas, elle le fait pour les dons que cela génère.
« Je ne suis pas cynique, je suis pragmatique. »
Toujours avec une remarque acide, elle voit la vie avec une froideur profonde. Une froideur qui est naturelle pour elle qui n’a plus aucun espoir, ni aucun rêve qui n’est pas réalisable et factuel. Son constat est sans appel, le monde est cruel et si on ne se montre pas à son tour tout aussi cruel, la seule arme qui reste c’est la chance et il est hors de question qu’elle base sa vie sur des « si ». Ai a besoin de concret et la seule chose concrète à ses yeux c’est l’argent et le pouvoir qu’il procure.
Ayant perdu tout second degré, elle est très peu réceptive à l’humour, ne comprenant souvent pas les sous-entendus. Faîtes une plaisanterie et elle répondra avec tout son sérieux et toujours son ironie tranchante. Devant sa communauté, elle n’a toujours aucune capacité dans la compréhension de l’humour, mais elle feint l’ignorance plutôt que d’être dans l’amertume.
Elle mesure un mètre soixante et pèse cinquante-trois kilos, lui donnant un côté longiligne accentué par sa longue queue de renarde rose… Elle en est au niveau de détail où elle teint sa queue pour que cela s’accorde avec sa chevelure bonbon. Rien n’est laissé au hasard. Pour aller avec ses courbes, sa poitrine généreuse, elle n’est cependant pas aussi volumineuse qu’elle aurait espérait, mais toujours soucieuse de son image de prêtresse adorable, elle convient parfaitement à son rôle. Ses cheveux sont roses, teint avec attention, couvrant la moindre mèche de jais, ils sont longs, souvent attachés en couette lâche ornés de bijoux. La particularité de son hybridation, qui a été complète, c’est sa paire d’oreilles touffues longeant les côtés de sa tête. La renarde adore mettre en avant ses oreilles en les agitant lors de conversations en fonction de ses émotions et surtout en les habillant de boucles et autres ornements. La question que tout le monde se pose… a-t-elle des oreilles humaines sous sa chevelure ? Et bien non. L’hybridation a modifier jour après jour ses oreilles initiales, les façonnant pour coller au kitsune. Cette période de changement physique a été extrêmement dure à supporter, mais cela sera détaillé bien plus tard ~
Face à la caméra son style rappelle une prêtresse, une miko pour être plus précis. Elle est calme, douce, propage des messages positifs et aide sa communauté, qu’elle qualifie de disciple. Ceux-ci l’écoutent propager sa belle parole et financent son rythme de vie avec leurs donations. Sa panoplie en stream est sage, bien qu’avec une once de charme pour appâter ses fans. Sa tenue est composée de drapés de différentes teintes rouges et d’un long tissu blanc. Le tout étant fixé avec une ceinture prenant sa taille, cette attache rappelant le reste de sa tenue, dans différents drapés rouges et blancs se mêlant pour former un joli nœud dans son dos. Elle porte également des manches indépendantes à sa composition formant une robe, celles-ci sont blanches et l’intérieur rouge. Sa panoplie est parcourue d’un motif floral de fleurs de cerisier. Ses longues jambes longilignes sont nues, et pour terminer elle porte des okobo geta féminines.
Dans la vie de tous les jours, son style vestimentaire tranche totalement avec sa tenue de travail. Elle est à la pointe de la mode, aimant porter des crop-tops, mettre en avant ses longues jambes en portant des tailles hautes, elle apprécie les accessoires de marques… Ai sort à de rares occasions, préférant éviter de croiser sa communauté, elle préfère travailler et nourrir son mystère sur ses réseaux sociaux. Lorsqu’elle sort c’est pour se rendre dans des lieux généralement interdits aux commun des mortels, hôtels, restaurants, Spa de luxe. Elle apprécie également les plages privées… Ai se réserve pour ce qu’elle pense être en droit d’avoir.
Ai n’a jamais été aussi heureuse que ce jour-là.
Ai ne le sera sans doute plus jamais.
Oui. Sans surprise, elle accepta sa demande. Les préparations furent laborieuses, avoir un beau mariage de princesse avec un budget aussi restreint et son emplois à de caissière, elle tenait le cape. Bientôt, Jian subviendrait à tous leurs besoins. Bientôt elle pourrait réaliser son rêve et être mère au foyer.
La chute fut vertigineuse lorsque sur l’autel, prête à dire s’engager dans un mariage avec l’homme qu’elle aimait depuis tant d’années, il ne vint pas. Les invités partaient et elle attendait, jusqu’à être délogée par le couple suivant. Son retour à la réalité fut brutal.
Il l’avait quitté pour une autre, d’une meilleure famille pour convenir à ses parents et n’avait pas osé lui en parler. L’humiliation. Ce goût, elle ne le perdra jamais.
Hors de question de retourner dans sa campagne natale. Hors de question de rester caissière. Hors de question de rester en Chine. Ai fuit pour le Japon. Dès son arrivée sur le sol nippon, elle abandonna son identité chinoise, ne donnant que très rarement son nom de famille, préférant effacer cette partie de son histoire et elle entama d’apprendre la langue. La force des choses fit que sur les réseaux sociaux elle s’intéressa à l’influence et surtout au streaming. Être financée par de jeunes femmes ou hommes en manque de liens sociaux, lui convenait. Utiliser les autres seraient sa façon de survivre et de se faire un nom et elle savait que son physique l’y aiderait. Ayant peu de moyen, elle commença par streamer son quotidien, ses petites galères, elle aidait ses viewers dans leurs problèmes. Dorlotant ses réseaux sociaux, elle prit rapidement de l’ampleur, lui permettant de vivre convenablement sur Tokyo. Bien sûr, elle n’avait pas beaucoup de connaissances et sans scrupule, elle utilisait ses fans de temps en temps pour choisir son setup, se mettre en avant sur les réseaux sociaux, illustrer son contenu… de petites mains gratuites et motivées.
Printemps 2031, son influence était telle qu’elle lui permettait de vivre dans l’abondance. Une situation qui ne la satisfait pas totalement, elle avait une revanche à prendre sur la vie et surtout sur l’amour. Kawaii en public, elle restait profondément blessée et maintenant son objectif était de se trouver un bon parti. Sa popularité et ses richesses, ne seraient pas éternelles, il fallait qu’elle accède à ce qu’on lui avait refusé, une situation plus stable. Toujours enfermée dans ce schéma, elle voulait se trouver un(e) protecteur(ice), pensant que cela l’apaiserait.
La soirée d’Elon Musk avait été grandiose, elle y avait d’ailleurs été pour vlogger l’évènement, donc elle comprenez bien qu’elle fut surprise lorsque quelques semaines après, elle commença à avoir quelques douleurs musculaires et surtout de fortes migraines. Ses oreilles et son dos étaient douloureux… puis des douleurs aux dents. Les médecins finirent par lui apporter une réponse lorsqu’ils remarquèrent qu’au fil des jours, son apparence changeait. D’abord ses deux canines, puis ses oreilles changèrent jusqu’à se dresser lourdement sur sa tête et ce qui la choqua le plus c’était cette présence massive dans son dos : une grande queue de renard. Atteinte du virus Kemonomimi, la voilà mutée en hybride renarde. Là où beaucoup auraient paniqué, elle vit une occasion rêvé de se démarquer.
Ai changea sa charte graphique, faisant appel à un de ses fans pour l’aider et basa toute sa communication sur son changement physique. Elle se donna presque un air de prêtresse miko et fidèle à son identité numérique, elle resta positive, douce et compréhensive envers sa communauté, s’attirant toujours plus de fans.
La streameuse compte bien capitaliser sur ses attraits de renardes, elle les assume totalement et adore en jouer.
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