La brésilienne est du genre à tout faire pour faire taire les imbéciles qui tenteraient de la rabaisser par rapport à ses capacités physiques ou le fait qu'elle soit une femme, surtout depuis son accident. Elle veut montrer à tout le monde qu'elle est toujours capable de faire ce qu'elle faisait de mieux : se battre, au point de souvent en oublier, sous l'adrénaline, la fragilité de sa nuque.
En plus de tout ça, El Mariposa met un point d'honneur à dissocier entièrement sa vie civile de son identité secrète. Elle porte la plus grande valeur de la lutte mexicaine : l'anonymat. Perdre son masque ou se le faire retirer pendant un combat est la pire offense pour un Luchador, peu importe si vous êtes le meilleur lutteur de l'histoire, si vous êtes délesté de votre couverture lors d'un match vous perdrez le respect du public. Elle a donc mécaniquement transposée ce principe dans son ''travail'' de Geyster.
Être une lutteuse professionnelle implique également parfois de savoir perdre pour mettre en valeur et crédibiliser ses adversaires dans le but de construire des histoires. Jolyne n'a donc aucun problème à travailler en équipe et à soutenir ses alliés (même si elle émet quelque réticences à le faire pour un homme), au point de sacrifier sa santé et son image pour laisser un petit instant de gloire à un collègue, les blessures se soignent et puis... elle n'aura aucun problème à reconstruire son image par elle-même un peu plus tard ~
Elle porte toujours la même coiffure, une tresse à l'arrière, deux buns de chaque côté de la tête et une mèche à l'avant. Elle colore ses cheveux de deux nuances de verts : Vert foncé et vert pistache. Parlant de vert, c'est également la couleur de ses yeux qui arborent de longs cils noirs ainsi que celle du maquillage qu'elle porte quasiment en permanence sur ses lèvres.
Jolyne aime porter de beaux vêtements tout autant que de simples tenues de sport, à vrai dire elle passe la majeure partie de son temps à s'entraîner. Mais lorsqu'elle doit sortir elle n'hésite pas à porter des tenues plus extravagantes comme de longues robes à dos nu ou très amples, le tout accompagné de très gros bijoux.
La jeune brésilienne porte un piercing à l'arcade gauche et deux tatouages, l'un représentant une étoile sur l’omoplate gauche et l'autre, un papillon sur le bras gauche.
La petite brésilienne se retrouva très vite la seule enfant du foyer, l'aîné de la fratrie étant assez vieux pour travailler et l'autre fût placé dans un pensionnat catholique pour ses études. Très tôt, son père lui fit découvrir des émissions enregistrées de catch américain et de lutte mexicaine sur le vieux poste de télévision de la famille. Il en était grand fan et sa passion finit par rapidement déteindre sur sa fille, s'en était devenu un rituel, Jolyne rentrait de l'école et s'installait sur le canapé miteux avec son paternel pour regarder ce sport qu'elle trouvait si impressionnant, pendant que sa mère préparait le repas.
À l'école elle était une très bonne élève, avec ses notes qui crevaient les plafonds, elle faisait la fierté de sa maman, qui pouvait se vanter allègrement de la réussite de sa fille auprès de ses amies, racontant qu'elle deviendrait sûrement une grande scientifique ou une avocate. Mais ce que préférait Jolyne, c'était le sport. Courir, sauter, danser aussi, elle adorait ça, l'une de ses choses préférées était de tenter de reproduire sur son lit les mouvements des Luchadors, ce qui lui valut quelques hématomes.
Au court de ses années de lycée, elle s'était inscrite aux clubs de gymnastique et de jiu-jitsu brésilien, elle rendit ainsi son corps plus souple et apprit les bases du combat au corps à corps, son rêve de carrière devenait de plus en plus clair au fil des années, elle voulait passer de l'autre côté de l'écran devant lequel elle avait passé tant de temps avec son père. Elle se sentait de plus en plus faite pour grimper sur un ring.
Un peu poussée par sa mère, elle se lança dans des études scientifiques après le lycée. C'est également à cette époque qu'elle s'inscrit dans une école de lutte, dans le but de compléter ses connaissances en combat rapproché. Une fois son diplôme en biologie obtenu et ayant ainsi comblée la fierté de sa chère maman, Jolyne prit la décision de se rendre au Mexique, berceau historique de la lucha libre. Elle se présenta à un centre de performance, véritable usine à Luchador. Portant un masque basique de la discipline, en effet, dans la lutte mexicaine la protection de l'identité civile des performeurs est presque sacrée. Elle se donna donc le nom ''Amazonas'' ; en référence au fleuve de son pays natal et participa à des essais de recrutement. Sa forme physique et ses talents de combattante furent très vite remarqués par les entraîneurs qui décidèrent de lui offrir une place dans le centre de développement.
Après un an de dur labeur pour adapter toutes ses connaissances au monde du catch, Amazonas fut déclarer apte à participer à son premier show de lutte mexicaine. La brésilienne était submergée par l'excitation, elle allait enfin accomplir son rêve, bien sûr son premier match était prévu pour être une défaite, mais elle allait en profiter pour montrer son talent à tout le monde, ça c'était sûr.
Le match se déroula parfaitement, les réactions du public galvanisaient Jolyne, elle ne se rappelle même pas si c'était un show filmé, mais si c'est le cas, elle est certaine que l'on peut voir ses lèvres vertes afficher un immense sourire tout le long du combat. À la fin de la performance, elle fût accueillie par les applaudissements du promoteur et des entraîneurs, cela lui fit rapidement monter des larmes de joie. Le gérant du show s'adressa à elle en utilisant les mots suivants : « Quelle performance pour un premier match ! Tu es incroyable, ton catch est si beau on dirait un papillon qui vole au milieu du ring au grès de l'action ! » … Un papillon...
Et c'est comme ça que naquit ''El Mariposa'', une jeune lutteuse de talent qui gravira les échelons du monde du catch mexicain, s'attirant les éloges de ses collègues, du public et des critiques, elle devint même championne de la division féminine de sa compagnie, elle se souviendra toujours de cette nuit, où le public chantait « You deserve it ! » et surtout, du moment où elle se jeta, en larmes, titre de championne en main, dans les bras de son père et de sa mère présents au premier rang.
El Mariposa était une star, elle vivait son rêve, tout était parfait, jusqu'à ce jour... ce show... ce match... cette fraction de seconde, ou tout bascula...
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Jolyne pénétra dans l'ascenseur qui venait de s'ouvrir. Elle fit face à la porte et vint délicatement appuyer sur le bouton indiquant à la machine de descendre jusqu'au parking souterrain.
Les portes se fermèrent et la descente s'amorça. La brésilienne ferma doucement les yeux et soupira derrière son masque...
Elle serrait sa main gauche, tenant fermement son titre de championne. La concentration était intense, elle avait fait ça des milliers de fois, mais ce soir c'était un gros show, le plus gros show de l'année. Elle se remémorait le script qu'elle avait écrit avec son adversaire du soir, tout était parfait. L'histoire racontée, la tension, les mouvements prévus, cela allait être un magnifique spectacle et l'un des plus beaux match de sa carrière.
La musique se lança. El Mariposa traversa alors le rideau et apparût devant ce stade plein à craquer de fans. Elle posa avec sa ceinture et s'approcha du ring sous les huées et quelques rares encouragements. C'était tout à fait normal, après tout elle jouait le rôle de la méchante dans cette histoire, la brésilienne était heureuse de faire réagir tous ces gens, en bien ou mal, ils s'investissent dans son travail et c'est le plus beau compliment lorsqu'on est Luchador. Et putain, qu'est-ce qu'elle avait hâte d'entendre ce stade exploser de joie lorsque son adversaire du soir, son ''ancienne meilleure amie et partenaire'', allait la battre et la détrôner, elle qui était championne depuis plus d'un an. En réalité, une fois de retour en coulisses, elles étaient des collègues qui s'entendent très bien, tout ça n'était que poudre aux yeux pour que les fans choisissent leur camp.
La championne monta sur le ring et répéta ses poses avec le titre, narguant avec un malin plaisir les fans du premier rang qui lui lançaient des insanités, pendant que les huées se faisaient plus forte à chaque fois qu'elle exposait sa ceinture. Puis, vint le face à face avec son adversaire, l'arbitre les sépara pour éviter que cela ne dégénère alors que le match n'avait même pas commencé, il récupéra ensuite le titre et la présenta au public en se tenant au milieu du ring, une dernière image rappelant que ce combat définirait la nouvelle leader de la division.
C'est parti. À peine le match commencé, El Mariposa se lance sur son adversaire et la plaque au sol, l'enchaînant de coup d'avant-bras au visage, elle se relève et pose devant le public, faisant une révérence, le bras gauche tendu. Les huées du public se transformèrent en cris d'excitation lorsque son opposante se releva dans son dos et l'attrapa par le bras pour l'envoyer dans le coin du ring, suivi d'un saut latéral elle vint frapper l'abdomen de la brésilienne avec ses pieds joins. La championne tomba à genoux, toussant suite au coup, l'autre femme attrapa alors El Mariposa par la tête pour la retourner sur le dos sur le sol et fit une tentative de tomber pour la victoire. L'arbitre compta 1...2 et la brésilienne se dégagea.
Le match continua pendant vingts minutes très intenses emplies de maintes acrobaties et prises toutes aussi violentes et impressionnantes les unes que les autres, jusqu'au moment où l'adversaire de la championne se retrouvait allongée sur le ventre au milieu du ring. C'était le moment, la prise qu'elle avait performée des milliers de fois et qui avait fait d'elle une des plus grandes Luchador masquée de sa génération. El Mariposa traversa le ring en diagonale, enjambant son opposante au sol et grimpant le coin avec une agilité irréelle, une fois debout sur la troisième corde elle se lança pour son Mariposa Moonsault (Le ''Saut de lune'' du papillon). Un saut sur une grande distance horizontale tout en effectuant une rotation arrière, mais sur une hauteur bien plus basse que la normale pour ce genre de mouvement.
Seulement voilà... au moment de se lancer, son pied glissa sur la protection en mousse du coin du ring, elle était lancée, la rotation enclenchée, mais avec un mauvais timing... Crack... El Mariposa tomba sur le ring, la tête la première, tout le poids de son corps appuyant sur sa nuque alors que la brésilienne semblait se replier sur elle-même. Une aspiration choquée globale et quelques cris d'horreur s'élevèrent du public.
La cloche sonnait plusieurs fois annonçant la fin forcée du match, une foule de médecins et de responsable du show débarquèrent sur le ring...
Ding! Jolyne ouvrit les yeux, la cage d'acier venait de s'arrêter et les portes commençaient à s'ouvrir. Les voix des médecins, entraîneurs, collègues et promoteurs retentissaient en boucle dans sa tête. « Tu ne remontras jamais sur un ring c'est beaucoup trop dangereux, tu pourrais mourir ! »
Elle remonta bien haut la fermeture éclair de son juste-au-corps noir et serra sa main gauche sur la crosse de son glock. Les voix furent remplacer par une musique dans la tête de la brésilienne. Plus tôt, elle avait reçu toutes les informations. Quatre cibles, deux armées, deux transporteurs. Elle avait fait ça des dizaines de fois, tout était écrit dans sa tête, tout était prévu.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur le parking. C'est parti. El Mariposa se jeta sur l'homme directement face à elle, le plaquant au sol, attrapant son arme et l'envoyant dans la cage de métal juste avant que les portes ne se referment. Elle frappa violemment dans la mâchoire de sa victime, trois coups suffirent à faire voler quelques dents. Elle se releva ensuite et posa face aux deux transporteurs, faisant une révérence, le bras gauche tendu, son arme au bout, elle tira. La balle partit se loger directement dans le cou du deuxième homme armé qui la tenait en joue.
L'une des deux dernières cibles l'attrapa et la lança contre un pilier en béton avant de lui asséner un direct dans l'abdomen, elle toussa et grimaça de douleur, apercevant le dernier homme courir en direction de la camionnette contenant le chargement, dans l'espoir de prendre la fuite. La Luchador saisit alors le poignet de son agresseur pour le tordre violemment et passer rapidement dans son dos en appliquant une clé de bras qui lui brisa le membre, un hurlement de douleur résonna dans le parking.
En entendant le cri, celui qui s'enfuyait fit la pire erreur de sa misérable vie, il marqua une pause pour regarder en arrière au lieu d'entrer dans son véhicule. Il pût voir le canon de l'arme de la jeune femme pointé dans sa direction. Elle lui colla une balle entre les deux yeux puis acheva sur le sol, de la même manière, celui au bras brisé. La brésilienne rangea son glock dans son étui.
Elle remarqua alors sa toute première cible, qui rampait en direction de l'ascenseur, laissant une petite traînée de sang provenant de sa mâchoire derrière lui. Un sourire d'excitation se dessina sur ses lèvres vertes dissimulées par son masque, elle se mordit la lèvre inférieure. El Mariposa courut, prit appuis sur le capot d'un autre véhicule garé dans le parking et s'envola, réalisant son fameux ''saut de lune''... Crack... La Luchador se redressa, elle avait parfaitement atterri, à pieds joins, sur les cervicales de sa cible.
La brésilienne, reprit son souffle et massa légèrement son abdomen, où l'un des hommes lui avait porté un coup, il n'y était pas allé de main morte. Elle se dirigea vers la porte grillagée du parking qui donnait sur l'extérieur. Après l'avoir ouverte, elle tapa une unique fois sur son téléphone et une Delamain de luxe arriva dans la minute qui suivit. Elle s'y installa confortablement et envoya un message au commanditaire de sa mission, lui indiquant que le travail était terminé.
Jolyne retira son masque et soupira avec satisfaction en regardant le paysage défiler par la fenêtre de son taxi volant... En affichant un grand sourire empli de satisfaction.
''Vous ne douterez plus jamais de moi... ~''
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