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Aimable, souriant, de très bonne compagnie, voila qui pouvait caractériser Emelin lorsqu’on le rencontrait dans sa vie de tous les jours. Un homme droit dans ses bottes, qui connait sa place dans le monde et qui n’a pas besoin de faire souffrir autrui de quelque manière que ce soit. Serviable, il n’hésitera pas à donner de sa personne afin d’aider tant que cela ne causera pas de mal, ou que ce n’est pas contre son code moral.

Parlons-en de son code moral, il pouvait se résumer à « suivre les préceptes de la Bible ». Car Emelin est un homme pieux, pour qui la religion est profondément ancrée tant dans sa vie que dans son âme. Il fera toujours ce qu’il peut pour ne pas diverger de ce qui est écrit dans la bible. Il n’est pas rare pour lui d’ailleurs de citer la bible, ou même de prier à des moments et des heures incongrues.

Mais sur le terrain, il montre une tout autre facette de lui. Ou plutôt une petite précision qui fait toute la différence : il a bien plus d’affinités avec l’Ancien Testament qu’avec le Nouveau. Œil pour œil, dent pour dent est comme un crédo pour lui, et il a un profond dégoût pour ceux qui agissent contre l’ordre établi et contre la morale, en faisant un agent particulièrement efficace face au pire de ce que la société peut offrir. Il a néanmoins une petite faiblesse pour ceux qui refusent des ordres iniques et agissent contre l’ordre par morale, se montrant bien plus tolérant, voire bienveillant, que d’habitude.

L'Evangélisme est vraiment au centre de sa vie et quiconque passe un tant soit peu de temps avec lui peut le voir sans aucune difficulté.

Il est évident au premier regard qu’Emelin est Africain, les traits de son visage ne laissant que peu de doutes à ce sujet, au-delà même de sa couleur de peau. Il est également immédiatement visible que l’homme prend vraiment soin de son apparence et de son corps. Qu’il s’agisse de ses cheveux, toujours bien tressés et tirés vers l’arrière, de sa barbe et ses sourcils finement taillés, ou même de son corps dont il prend soin par un entrainement régulier et une nutrition équilibrée, Emelin n’hésite pas à prendre le temps qu’il faut pour avoir une apparence irréprochable.

Son corps est un temple, et au travers de celui-ci, il glorifie Dieu à chaque instant. Aidé par les circonstances de sa naissance, en faisant un homme de grande taille avec son mètre quatre-vingt-treize et ses cent dix kilogrammes, il est un spécimen impressionnant, voire intimidant lorsqu’il est en tenue de combat. Ayant cherché à se muscler de manière équilibrée, il ne possède pas de musculature exagérément développée, se contentant si on pouvait dire ça ainsi d’un corps finement taillé, possédant assez peu de graisse.

Il supplée ce corps travaillé d’habits de qualité, préférant les chemises, pantalons taillés sur mesure et les longs manteaux. Il répugne ces nouvelles modes, préférant largement s’habiller de manière classique voire ancienne.

En combat, il porte une armure comme les autres Spetnaz, non décorée et porte fièrement un masque arborant la croix qu’il aime tant, renforcé pour éviter toute blessure à la tête.

Né à Lagos d’une famille modeste et pratiquante le 27 octobre 1998, Emelin a passé sa petite enfance dans le giron de ses parents, apprenant à aimer Dieu et à le craindre. Sa scolarité fut sans incident, mais il comprit très rapidement que les tâches les plus intellectuelles ne seraient jamais pour lui, devant compenser un manque de talent certain par un travail acharné.

Son adolescence fut bien moins tranquille, moins protégé par ses parents, il put rapidement se rendre compte que la paix ne ferait jamais partie de son avenir, les conflits religieux étant incessants entre Chrétiens et Musulmans dans son pays et n’étant pas partis pour se calmer avec la montée des groupuscules islamistes. Il se prépara donc, continuant ses études laborieusement, il commença à apprendre à combattre, pratiquant d’abord le judo avant de passer à la boxe Thai, puis au MMA vers la fin de son adolescence.

L’évolution toute naturelle de ses convictions et de ses capacités fut de rejoindre l’armée du Nigéria une fois ses dix-huit ans atteints, partant au combat contre les groupuscules armés islamistes au nord du pays et face à la barbarie qu’ils infligeaient au nom de leur religion aux populations locales... ainsi qu’à la complaisance d’une partie de la population. Deux ans de guerre… et puis tout changea. 2018, la mort des Etats Unis. Le choc fut brutal, et les groupuscules galvanisés par un tel tremblement de terre géopolitique. Le combat fit rage pendant de long mois, l’armée de plus en plus exsangue jusqu’à ce qu’un nouveau joueur n’entre dans la balance.

Le Nigéria était un pays empli de richesses naturelles telles que le charbon, le gaz, le pétrole, l’or, la bauxite et bien d’autres encore, et la faiblesse nouvelle de l’armée fut un signe pour les Méga-corporations qui avaient déjà commencé à voir le jour que leur heure était venue. Après d’âpres négociations, le pays fut tout simplement racheté par une d’entre elles et l’argent et les armes arrivèrent.

Le choc fut tout aussi violent. Une entreprise privée rachetant un pays, les Etats Unis l’avaient connu, mais pas à ce point-là, pas à 51%... Ils étaient désormais les maîtres en cette demeure, et la vie allait changer. Le conflit armé fut rapidement mené à terme, lui-même et ses frères d’arme recevant une quantité assez impressionnante de moyens financiers et matériels et une quantité d’information inégalée sur les mouvements ennemis. La lutte fut aussi intense que brève, le sang coulant dans les ruelles des petits villages jusqu’à ce que la Charia fut éradiquée de son bon pays.

Là s’arrêtèrent les bonnes nouvelles. Sous son regard dégouté, il put voir l’armée devenir une force de sécurité privée de cette entreprise, qui n’hésita pas à déconstruire la société et ses valeurs, remplaçant l’influence de la religion et de la morale par une recherche effrénée du profit, de la productivité et de la consommation. Des loisirs répugnants s’offraient désormais à ceux qui en avaient les moyens, avec une ouverture de plus en plus massive de lieux de débauche tels que des bordels et autres boites de nuit où drogues, alcools et sexe étaient tous monnayables.

C’est pour cette raison qu’il quitta tout, sa famille approuvant son geste, lorsqu’il entendit parler des Spetsnaz, cette force luttant contre le crime dans ce monde de plus en plus dégénéré. Il n’avait aucun doute sur le fait qu’il rencontrerait des mauvais éléments dans cette organisation également, mais il était temps pour lui de se retrouver, et de montrer à un monde de plus en plus dépravé que la morale n’était pas simplement une option, mais un impératif moral et spirituel.