La vie est bien plus simple lorsqu’on met son âme entre les mains d’autrui. Toute sa vie, sculptée aux envies de ses parents, de Disney-topia et de Monsieur.M, elle connaît le sentiment d’être guidée et maintenant qu’elle a son propre Domaine, elle veut être celle qui mène. Ses décisions font loi, ses envies sont ordres, son rang la rend intouchable, enviable, alors elle utilise l’aura qu’on lui prête pour que ses volontés soient exaucées.
À ses yeux, elle est l’être le plus important, seul Monsieur M. peut lui donner des ordres. Ce qui parfois peut créer des tensions avec la hiérarchie du quartier des plaisirs ou même de Disney-topia. Seulement Amelia est maintenant connue et son statue de noble lui confère beaucoup d’avantages dont elle peut abuser. Si elle a été autorisée à quitter sa cage dorée, c’est uniquement pour satisfaire un de ses caprices et avoir des yeux supplémentaires à Salazen et s’assurer que la volonté de la direction soit bien appliquée. Pour sa protection et celle des siens, elle dénonce et vend les dissidents.
Amelia ne supporte pas être contredite ou rabaissée, cela peut la mettre dans des colères noires où tout ce qui passe sous sa main peut servir de projectile… Cependant, elle est fascinée par les surfaciens, elle sera bien plus patiente et compréhensive envers eux, qu’elle voit presque comme des créatures à part mal éduquée.
"Protège-moi. Aime-moi.”
Utiliser les autres n’est pas un problème à partir qu’ils sont considérés comme des possessions. Ils ne font que remplir leur rôle. Ses sujets sont donc à son service, ils la divertissent, prennent soin d’elle, s’occupent de ses soins, ses besoins, cuisinent, nettoient, calculent… L'entièreté de son domaine est gérée par sa petite communauté qui est organisée. Lorsqu’on ne connaît pas le Domaine, l’organisation peut presque être oppressante, un système mécanique où tout le monde a trouvé sa place dans un bonheur constant de servir Amelia.
Depuis sa chambre, elle mène son petit univers et occupe ses journées en ne s’occupant que de ses envies.
"C’est si blessant…”
Autant dire qu’Amelia n’a pas connu de grande douleur, de grande tragédie… Alors la moindre chose qui pourrait l’irriter est vécue comme un drame. Sensible, susceptible, elle peut facilement se vexer ou être blessée, ce qui peut paraître déroutant lorsqu'on n'est pas habitué.
"Je n’aime pas sortir… Je suis bien chez moi, avec les miens.”
Si elle peut passer sa vie entière dans son Domaine, elle le ferait sans hésiter. D’ailleurs, elle envoie ses disciples s’occuper de ses affaires à l’extérieur, faire les courses, transmettre les rapports, servir et communiquer, si bien que certains clients du Domain ne sont même pas certains que la noble existe réellement.
Les aléas du monde lui font peur en réalité, elle ne connaît pas la souffrance, les réelles frustrations de l’existence, alors elle se protège entourée de ses sujets.
"Sois libre, mais n’oublies pas que tu m’appartiens.”
La loyauté est une qualité qu’elle apprécie. Si elle ne met pas de réelles barrières à ses sujets, tout un marchandage à l’affection et à l’attention s’est mis en place. Elle les laisse vagabonder à leurs occupations tant que le principal centre d’intérêt c’est elle.
Amelia ne supporte pas la solitude, alors elle s’entoure toujours de ses sujets préférés. Malgré son enfermement volontaire, elle aime rencontrer de nouvelles personnes et tient personnellement à donner du temps à chaque personne qui se dit intéressée par l’organisation de son Domaine.
1m64 pour une soixantaine de kilos, elle oscille entre le frêle et les formes. Ses courbes sont rondes, élégantes, extrêmement féminines, qu’elle accentue avec ses tenues. Lolita, elle jongle entre un code vestimentaire sensuel et candide, usant de rubans, de jupons, de couleurs pastels… Parfois, lorsque son humeur est massacrante ou déprimée, elle s’habille de noir et emprunte au gothique. Entre le Victorien et la mode industrielle, elle mélange les deux codes pour créer ses tenues.
La poupée croit en la pureté de son âme et de son être, alors rien n’entache son corps. Aucune cicatrice, aucun tatouage, aucun piercing, elle se crée une véritable image de poupée. Ses cheveux bicolores, au-dessus sombres aux teintes bleutées et au-dessous d’un rose vif, lui viennent de ses parents qui eux ont usé de mutations. Un sacrilège à ses yeux. Son regard azuré et souvent maquillé et accentué par du noir ou parfois de belles couleurs vives.
Sa longue chevelure est souvent lâchée, ornée de bijoux et de rubans colorés, elle les laisse pousser avec un entretien rigoureux. Sa silhouette est sculptée, une taille de hanches fines, des rondeurs à la poitrine et aux fesses, un petit ventre signe de bonne santé à ses yeux, elle assume son corps sans complexe. Il lui a été donné par sa généalogie exceptionnelle, il ne peut qu’être à la hauteur et d’ailleurs, le jour où elle trouvera un partenaire à la hauteur génétiquement, elle sera ravie de perpétuer cette perfection.
Destinée à un mariage arrangé glorieux, à un destin tracé d’avance auquel elle adhérait, son envie bascule un jour de son adolescence où elle comprend qu’à l’extérieur du Disney-Village, elle est unique et précieuse. Une idée germe donc dans son esprit égocentré… “Si à Disney-Village il y a beaucoup de grands héritiers, pour le reste de Disney-topia, on touche presque au divin.” Chacune de ses sorties confirme ce fait. Admirée, glorifiée, parfois honorée, elle prend goût aux regards pétillants qui la croisent. Son projet de vie change donc et si ses parents refusent catégoriquement, l’administration y voit une occasion d’avoir une agente complètement endoctrinée et loyale sur le terrain. En plus de contribuer à l’aura si particulière de cette noblesse, elle allait pouvoir leur fournir des informations capitales sur un autre quartier.
C’est décidé, dès qu’elle est en âge, on lui construit un manoir en plein Salazen, on embauche quelques employés pour tenir l’endroit et on lui confie une partie du quartier en lien avec Miz Aurora qui s’assure de la loyauté de la princesse. Au rez-de-chaussée différentes salles d’amusements, bar, jeux de fléchettes et de cartes, scène de concert, une petite salle de cinéma, des boudoirs et salons privés, restaurant, l’endroit est construit pour inviter à oublier les tracas et donc à commettre des erreurs qui seront bien sûr rapportées. L’étage est dédié à la reine du Domaine. Chambres, salles de bain, salon, cuisines, balcons aménagés, et quelques pièces pour le personnel, le tout décoré avec toute l’opulence que peut représenter la noble.
Si au début, les clients sont curieux, petit à petit la jeune Amelia se lie d’une affection étrange avec les plus instables, les poussant à venir de plus en plus et surtout à consommer et participer au fonctionnement du Domaine. Les employés disparaissent peu à peu, licenciés pour être remplacés par ses admirateurs qui sont ravis d’être logés et nourris en échange d’une participation. Au fil des années, la clientèle change, beaucoup ne viennent que pour participer en dépensant leurs dollars afin d’entretenir le lieu et surtout sa maîtresse qui apparaît de moins en moins.
À la tête d’une secte assumée, Amelia reste dans les petits papiers de Disney-topia en offrant les services de ses sujets à la commune. Beaucoup de ses disciples ont des emplois communs et participent donc activement à la société, en plus de réaliser dès qu’ils le peuvent toutes les demandes de leur pécheresse. Pour ne pas s’attirer les foudres de Monsieur M ou même de Miz Aurora, elle se plie aux règles et essaie de rendre service, adorant jouir d’une bonne réputation.
Depuis l'arrivée des surfaciens, elle semble fascinée par leur mode de vie et leurs coutumes. La nouvelle de l'ouverture des frontières a été très bien accueillie, elle espère pouvoir agrandir sa famille avec ces nouvelles têtes passionnantes. Pour les accueillir, elle place le domaine en établissement d'amusement et de découvertes.
