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Voilà ce qu’était ce nourisson pour sa génitrice ainsi que son foyer. Né au Danemark, auprès d’une famille de classe moyenne des plus affectueuses, la naissance de Mads semblait commencer dans un environnement sain qui ne pouvait que lui permettre réussite et paisibilité. Les Jensen, composé de son père danois Logan, sa mère coréenne Sun-hi et sa grande soeur Micha âgé de 8 ans comptaient lui apporter tout ce dont un être humain avait besoin pour comprendre et ressentir ce qu’était le vrai bonheur.

Durant ses premières années de vies, l’enfant fut couvert de tendresse. Premier fils, son père était si fier qu’il lui ramenait des cadeaux de toute sorte à chaque fois qu’il revenait de ses voyages d’affaires. C’était aussi une façon de s’excuser d’être peu présent dans les premiers pas du garçon. Bien trop jeune pour en tenir compte sur l’instant, Mads grandissait en compagnie de sa mère, femme au foyer qui avait tout le temps de s’occuper de son deuxième enfant. Quant à la jeune fille, tout cet amour que recevait son petit frère n’était pas source de jalousie pour elle, bien au contraire. Mads était comme le plus beau des trésors, fragile et unique. Elle voulait protéger ce petit être et lui offrir avec sa famille tout l’amour du monde.

Et cela semblait être le cas durant les 8 premières années de sa vie. Mads était un enfant terriblement extravertie, n’ayant aucune difficulté à aller vers les autres, souriant à pleine dents. Il détenait cela de sa grande soeur avec qui il avait une relation très fusionnelle, et malgré leur différence d’âge, ils jouaient souvent ensemble à la maison. Cela créait une ambiance chaleureuse et pleine de vie, ce qui ne dérangeait pas le moins du monde les plus âgées du foyer. Quand à l’extérieur, bon en sport et dans les études, l’enfant était populaire à l’école, traînant toujours avec de nombreux amis qui suivaient ses traces. Autant dire que tout semblait montrer que le garçon ne pouvait que réussir, couvert de compliments à son égard, sa famille ne pouvait être que fière. Cependant, tout cela lui donnait une certaine arrogance, lui qui recevait tout au creux de sa main, n’ayant aucune difficulté, il tenait une certaine estime de lui-même. Ce qui pouvait être source de conflit dans la famille, à juste titre.

Lors d’un jour d’averse, Logan et Sun-hi décidèrent d’aller faire quelques courses au centre-ville. Laissant Mads et Micha restés à la maison. L’un, par ennuie, agaçait l’autre pour la forcer à jouer avec lui. Tandis que la plus grande, plus occupée sur son ordinateur a décidé de jouer à un petit jeu avec son petit-frère qui lui permettrait d’avoir son après-midi tranquille. Demandant au plus petit de ne pas bouger de la chambre, elle descendit dans la cuisine avant de récupérer des sucreries qu’elle cacha aux quatre coins de la maison, indiquant à son frère que le but du jeu était de tous les trouver. D’après ses dires, elle en avait caché un nombre précis de 12, cependant ceci fut un stratagème. N’en ayant caché que 11, elle espérait qu’elle occuperait le jeune garçon jusqu’à ce que leurs parents rentreraient. Et cela fut le cas pendant un certain temps, Mads cherchait dans tout les recoins avant de trouver à l’intérieur de la table de nuit de la chambre de ses parents un étrange objet. En y regardant de plus près, il comprit que c’était l’arme de fonction de son père, lui qui était un agent spécial des services de renseignement du Danemark.

Des étoiles pleins les yeux, naïf et innocent, il empoigna l’arme avant d’aller voir sa soeur pour lui montrer sa nouvelle trouvaille :

« Micha ! Regarde ce que j’ai trouvé ! »
« Qu’est-ce que…? MADS ! C’est pas un jouet ! Donne-moi ça tout de suite ! »
« Hein ? Non ! C’est moi qui l’ai trouvé ! Eh- M…mais arrête ! »

Essayant de lui arracher l’arme des mains, Micha et Mads se disputait l’objet dangereux. Serrant de toute ses forces, le jeune garçon pressa malencontreusement la détente de celle-ci. Un coup de feu s’échappa, faisant tomber l’enfant avec le recul sur le sol. Le bruit avait été si fort qu’un sifflement accablait ses oreilles, reprenant ses esprits avec peine, ses yeux se tournèrent vers sa soeur qui lui jetait un regard étrange. Mads ne compris pas sur le moment pourquoi ses yeux reflétaient autant de surprise. Cependant, celle-ci récupéra l’arme à terre, avant d’aller la reposer dans la commode.

« P-Pardon Micha… Je recommencerais pas… »

Le garçon s’attendait à se faire sévèrement engueuler pour sa bêtise, fermant les yeux en attendant sa sentence… Cependant, rien n’arrivait. En ouvrant les yeux, il vit sa grande soeur, assise sur son lit, plaquant sa main contre son ventre alors que son haut prenait lentement une couleur écarlate à certains endroits. L’adrénaline retombant, des gémissements commençait à sortir de sa bouche alors que la douleur l’a pliait en deux. Les yeux de Mads s’écarquillèrent alors en comprenant peu à peu la situation. Elle était blessée. Il l’avait blessée.

« A-Aïe… Aïeaïeaïe… Ça… Ça fait vraiment mal… Ah ! J’AI MAL ! »

Se tordant de douleur, des larmes coulaient le long de ses joues alors qu’elle suppliait que cela cesse. Mads s’était élancé vers elle, s’excusant encore et encore et lui suppliant de lui dire quoi faire et de ne pas mourir alors qu’il pleurait en voyant dans quel état il avait mis sa soeur. Pourquoi ? Pourquoi cette situation en est-elle arrivée là ?

Cinq ans après la mort de Micha, les choses avaient drastiquement changé pour Mads. Le monde s’était écroulé tout autant que le sien, plus rien n’avait de valeur et lui non plus. À la découverte de son cadavre, le hurlement de sa mère avait été si déchirant qu’il est gravé au fer rouge dans son crâne. Leurs regards avaient tournés entre la tendresse au dégoût. Même s’ils lui disaient que ce n’étaient pas de sa faute, les yeux ne mentent pas. Les séances chez le psychologue n’aidait pas vraiment, lui rappelant ce douloureux souvenir, l’enfant commençait à se renfermer sur lui-même. Son sourire s’effaçait pour ne laisser place qu’à la tristesse. Les disputes entre ses deux parents s’intensifiaient au fur et à mesure alors que l’un se réfugiait dans son travail tandis que l’autre commençait de plus en plus à boire. Mads quand à lui perdait son attention pour les études, ses amis se sont éloignés de lui après avoir appris la nouvelle, il s’était retrouvé seul. Et pour lui, il le méritait. Il culpabilisait tellement d’avoir pris la vie de sa soeur, pleurant chaque soir sans exception dans sa chambre en se scarifiant, il se haïssait.

Et un jour, durant un week-end, il se trouvait dans sa chambre à dessiner maladroitement sur une feuille tandis que sa mère entra brusquement dans sa chambre. Une forte odeur d’alcool s’échappait dans l’air alors qu’il croisa le regard noir de celle-ci.

« M-Maman…? »
« Tu… Espèce de bon à rien… Sale meurtrier, tu m’as pris ma fille… »
« N-Non… Maman… Je… »
« Ne m’appelles pas comme ça ! »

Légèrement pris de peur, le garçon se leva, cherchant à s’éloigner de sa mère qui n’était pas dans son état normal. Il savait bien qu’elle lui en voulait, qui ne lui en voudrait pas ? Sa bêtise avait coûter une vie, et celle-ci était importante. Le deuil était impossible, la perte était trop brusque, incompréhensible. Il fallait un coupable, sinon… comment continuer à vivre ? La mère s’approcha de lui, laissant dévoiler un couteau dans sa main. La vue de celui-ci fit tomber à la renverse Mads alors que la chute le sauva d’une incision à la gorge. À la place, une entaille se fit sur l’arête du nez du garçon. Hurlant de douleur alors qu’il peinait à respirer, ce cri alerta son père qui venait tout juste de rentrer à la maison. Il débarquait dans la chambre de son fils avant d’attraper sa femme et la tirer hors de la pièce en lui hurlant d’arrêter cette horrible scène, tandis que celle-ci continuait à crier sur son propre fils en se débattant de toutes ses forces.

« Ça aurait dû être toi ! Pourquoi est-ce que tu es venues au monde ?! Tu m’as pris ma fille !!! »

Suite à cela, Logan, le père de Mads prit les mesures nécessaires pour emmener leur fils loin d’eux et de ce pays. Il expliquait que cela servait surtout à le protéger mais le garçon avait bien compris que c’était aussi une excuse pour se débarrasser de lui et ne plus avoir à le regarder en face. Il fut amener en Corée Unie chez son oncle Dae-ho Kang qui accepta de prendre soin de lui en échange d’un virement permanent sur son compte en banque. L’homme était plutôt âgé, dans la soixantaine. Ancien vétéran militaire, il a perdu une jambe durant l’invasion de la Corée du Nord et porte maintenant une prothèse. Son visage reflétait un caractère froid et rude. Mads en avait peur et n’osait pas le regarder dans les yeux. Malgré tout, il allait devoir habité avec lui. Son père le saluait alors, lui indiquant qu’il reviendrait dans quelques temps le voir, cependant, son sourire paraissait faux et cela sonnait comme des adieux pour le garçon. Il l’avait abandonné et il était désormais au main d’un homme inconnu qui l’effrayait.

Durant les premiers jours, aucun mot n’avait été échangé entre les deux nouveaux colocataires. Le vétéran habitait dans une maison traditionnelle coréenne près d’une forêt qui semblait l’a coupé du reste du monde. Le vieil homme interagissait avec son neveu simplement en bougeant le doigt et en grommelant des choses incompréhensibles, le transformant peu à peu en un vrai petit esclave qui devait tout faire à la maison. Lorsqu’il agissait mal ou qu’il faisait quelque chose de la mauvaise manière, un coup de bâton était là pour le remettre à l’ordre. Il dû apprendre à cuisiner, laver les vêtements sales, nettoyer la crasse et bons nombres d’autres corvées qui le changeait de son ancien foyer où sa mère s’occupait de tout. C’était exténuant mais la bonne nouvelle était qu’être autant occupé lui permettait de ne pas penser, d’éviter de laisser place aux idées noires et de simplement agir comme il le fallait. Malgré tout, ce ne fut pas facile et l’enfant pleurait souvent. Que ce soit la nuit ou après un coup de bâton, les larmes ne s’arrêtait pas, ce qui avait pour effet de profondément agacer le vieil homme. Après plusieurs semaines un mot sortit de la bouche de l’ancien.

« Ulbo. »
« Hein…? Vous avez parlé…? »
« Tu n’est qu’un pleurnicheur. Grandis un peu. »
« O-Oui Monsieur… »

Lors d’une soirée, Dae-ho avait invité quelques amis de l’armée pour boire quelques verres. La soirée était animé de nombreuses discussions qui fit découvrir à Mads d’autres facettes de son oncle. Et elles n’étaient pas fameuses… Lui qui s’occupait à remplir les verres vides, il comprit que l’homme qui était désormais son tuteur légal était un vieillard cynique, rustre, pervers et grossier. À mesure que la soirée se profilait, la fatigue augmentait et l’oncle envoya finalement le garçon au lit. Épuisé par sa journée, le sommeil arriva bien vite pour Mads qui s’endormi presque instantanément malgré les rires rauques qu’il entendait encore.

Cependant, durant la nuit un bruit vint l’extirper de son coma et un mauvais pressentiment lui parvenait au corps, comme des frissons incontrôlables. Il entendit alors clairement une respiration tandis qu’une nette odeur d’alcool parvenait à ses narines. En se retournant, il fit brusquement face à l’un des amis de Dae-ho. Lui plaquant alors violemment la bouche, il vint lui faire signe de se taire. Surpris, Mads tenta de se débattre, mordant le doigt de son agresseur, celui-ci lâcha alors que le garçon hurla pour obtenir de l’aide. L’homme, en colère vint lui mettre une gifle avant de le plaquer contre le lit. Sa force était si grande que le garçon se sentait complètement immobilisé, ne pouvant faire un seul geste.

« LÂCHE-MOI ! LÂ…! »
« Arrête ! Tais-toi un peu. »

L’homme vint alors mettre un bout de tissu dans la bouche du garçon, le forçant à le garder en bouche pour lui éviter de crier. Son regard lubrique et répugnant descendait sur le corps de Mads alors qu’il sentait ses doigts parcourir sa peau. Un profond sentiment de malaise et de dégoût l’imprégnait alors que l’homme retourna brusquement le garçon sur le ventre. Il cherchait à tout prix à s’extirper de son emprise, mais malgré les efforts, rien n’y faisait. Son faible corps manquait de force tandis que les larmes commençaient à monter à ses yeux. Il espérait que quelqu’un entrerait dans la pièce pour l’aider, le sauver. L’homme déshabillait le garçon malgré les grognements de celui-ci et soudain, une vive douleur le prit au corps. La douleur le déchirait tandis que les secondes passaient, devenant de longues minutes. Les pleurs cessaient peu à peu, ne laissant place à aucun bruit, les yeux de l’enfant étaient vidés, délaissant alors le peu d’étincelle qu’il lui restait. Son esprit avait été brisé, il ne ressentait plus rien, il n’était plus là.

Après quelques temps, son oncle entra brusquement dans la chambre, armant son fusil avant de presser la détente, repeignant alors les murs de la pièce avec la cervelle de son agresseur. Le bruit de la détonation avait réveiller l’esprit du garçon, se rappelant que trop bien le son que cela faisait. Il fixa le vieil homme, les yeux écarquillés.

« Hm… « Si tu veux pleurer. Pleure. Mais si tu veux mourir, fais-le au moins debout et pour une bonne cause. » C’est mon instructeur qui m’avait dis ça. Bref… Allez, va prendre une douche Ulbo, je m’occupe de ça. »

Après cette horrible évènement, la relation entre eux avait évolué. Son oncle avait décidé de prendre en main son éducation, l’entraînant à la manière de ses pairs, Mads commençait doucement à se reprendre en main, délaissant ses larmes pour l’échanger à la sueur de l’effort. Il devenait de plus en plus fort chaque jour malgré les traumatismes, si son mental ne suivait pas, son corps se devait de le faire, grandissant à vu d’oeil alors qu’il atteignait le mètre quatre-vingt-dix à ses 18 ans. À côté de ça, il avait trouvé un petit boulot de mécanicien dans un garage de la ville, lui permettant de se faire un peu d’argent au noir. Il aimait passer du temps à raccommoder de vieilles bagnoles, chacune d’elle avait une histoire à raconter. Et elle n’avait qu’un but précis dans leur existence, c’est ce que Mads espérait trouver quelque part.

Cependant, un jour, un groupe singulier et masqué se présenta au garage, demandant rapidement une entrevue avec le patron de la boîte. Ils semblaient pressés et avait tous une certaine allure, Mads ressentait étrangement la sensation qu’il était face à des individus rares qu’ils ne croiseraient pas de sitôt. En demandant plus tard à l’un de ses collègues, celui-ci lui indiqua qu’il se trouvait face à des Geysters, des braqueurs mythiques anti-conformistes qui promut la vraie liberté. Certains les voient comme de vulgaires criminels, d’autres comme des rebelles courageux et détenteur de la bonne parole. Au final, les deux n’ont pas vraiment tords étant donné le mystère autour de leur but véritable, rien ne traîne sur internet, seulement le mythe. En attendant, dans la rue, c’est différent. Les mots ont une valeur selon celui qui les déclare et il semblerait qu’une relation de confiance avait été créé entre ce garage et ce petit groupe en échange d’une certaine somme, bien sûr. Et cela, à t-elle point que le collègue fit promettre à Mads de garder cela pour lui.

« Ça, c’est le vrai monde, mon grand. Alors sois malin et garde ça pour toi, peut-être que t’auras la chance de te faire un peu de blé ! »

Au fil des années, la curiosité du garçon devenu homme s’intensifiait à chaque passage de ce groupe singulier. Et cela, à un tel niveau qu’il fini par se faire remarquer. Le grand gaillard n’étant pas très discret, les agents finirent par l’approcher, le taquinant légèrement avant de s’en aller à leurs occupations. Mads avait remarquer quelque chose, leurs yeux brillaient d’une lueur différente. Ils possédaient quelque chose que lui n’avait pas, et cela le rendait envieux. S’armant de patience, une chance se fit enfin percevoir alors que le groupe souhaitait exceptionnellement louer un mécanicien pour aller sur le terrain. Après en avoir parlé, avec ses employés, le patron demanda alors qui serait le malchanceux. Et Mads n’attendit pas une seconde de plus pour lever la main.

La suite, vous vous en doutez, après avoir pris goût à l’adrénaline, à l’appel de la mort, Mads eu un accès chez Crime.Net, quittant alors le domicile de son oncle pour commencer son indépendance et sa nouvelle vie chez les Geysters.