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Damir ressemble à son pays, les tourments en dunes escarpées à perte de vue et les grondements nauséeux cachés six pieds sous terre. Il a des réactions atomiques, la colère qui affleure à même la peau. Le calme est factice, les silences sont des leurres. C'est qu'il vient des steppes et qu'il en a la couleur, les vents de l’Oural en symphonie particulière aiguisant jusqu'aux armes qu'il utilise. C’est le chaos qui élève ici-bas, la sécheresse d’un désert habité des relents perdus de particules assassines. Ici les goulags se sont élevés puis effondrés, ici perdure l’écho apocalyptique de bombes inutiles, ici les légendes ont des millénaires et les roches les connaissent toutes. Rien n’est simple chez Damir, pas plus ses regards que son humour grinçant. Les contradictions abondent. Il aime le luxe et sait se contenter de rien, profite des bienfaits d’une existence terrestre minutée tout en faisant de son métier l'instrument d'une faucheuse honnie. Damir veut faire le bien mais n'essaime rien d'autre que des taches vermeil et de la gazoline. Il aimerait pourtant s'extirper de sa condition, a l'audace de chercher une expiation sous de nouveaux contrats et s’embrase sous les désirs de vérité absolue : il veut que chacun voie ce qu’il est, que chacun sache ce qu’il cache. A commencer par lui, peut-être.
Du reste, il n'a jamais eu le loisir de se montrer craintif : on marche ou on crève sous la bannière de la Ugol et il a suffisamment vu de cadavres pour ne pas faire la connerie de trop se poser de questions. Il a appris à avaler les couleuvres, à baisser la tête quand il le fallait, à la relever et à écraser sa botte sur la gueule d'un autre si nécessaire. L'équilibre est toujours précaire au sein de ces lacs peuplés de crocodiles. Il nage dans un labyrinthe de violence, s'est adapté, le corps souple sous les ravages de jeux cruels, le sourire perlé sous les castagnes et autres plaidoiries improvisées. Tout ceci continue à le surprendre malgré les années. Ceux qui disent que l'on s'habitue mentent : on ne s'accoutume jamais à ce genre de bouleversements et chaque matin, le reflet du miroir lui renvoie le même regard toujours un peu surpris d'être encore là, encore en vie. Encore debout.
Du reste, il n'a jamais eu le loisir de se montrer craintif : on marche ou on crève sous la bannière de la Ugol et il a suffisamment vu de cadavres pour ne pas faire la connerie de trop se poser de questions. Il a appris à avaler les couleuvres, à baisser la tête quand il le fallait, à la relever et à écraser sa botte sur la gueule d'un autre si nécessaire. L'équilibre est toujours précaire au sein de ces lacs peuplés de crocodiles. Il nage dans un labyrinthe de violence, s'est adapté, le corps souple sous les ravages de jeux cruels, le sourire perlé sous les castagnes et autres plaidoiries improvisées. Tout ceci continue à le surprendre malgré les années. Ceux qui disent que l'on s'habitue mentent : on ne s'accoutume jamais à ce genre de bouleversements et chaque matin, le reflet du miroir lui renvoie le même regard toujours un peu surpris d'être encore là, encore en vie. Encore debout.
Sa présence met mal à l’aise, la silhouette trop imposante pour être furtive, trop longue pour pouvoir réellement se cacher. Damir égratigne les nouvelles connaissances de sourires félins et de regards sombres. La méfiance se lit aisément sur son visage, le regard mobile en lame d'acier sur les visages qu'il contemple. Les gestes sont souvent latents, comme pris dans un compte à rebours, la nervosité tambourine en fausse nonchalance sous l'épiderme. Le corps est une prison, la chair des barreaux pour l'âme. Il a trop lu Dostoïevski et Soljenitsyne pour ne pas le savoir. Alors il coordonne, cherche une harmonie inexistante dans les tissus et l'effort. Il s'habille généralement en monochrome, les couleurs rares mais éclatantes comme peuvent l'être des gouttes de sang sur de la neige : pleines, visibles et irréparables. Il prend sur lui d'affûter la mécanique, les muscles tendus sous ses vêtements, prompts à accomplir leurs ouvrages. Le corps n'est pour lui qu'une mécanique : il passe du temps à le parfaire, l'éprouve sans trembler, le répare quand il faut, pour le mettre à l'épreuve de plus belle, qu'il en fasse un bouclier ou l'instrument de carnages méticuleux. Ils sont nombreux à en faire de même au sein de la Ugol, la masculinité toute toxique en étendard, alors il n'y voit qu'un autre vice, qu'une autre preuve de la perdition ambiante.
Il n'y a bien que dans sa voix que se situe la véritable grâce. Il l'utilise suffisamment dans les salles de justice pour en connaitre les atouts. Il a le timbre guttural des immensités kazakhes. On y décèle des tempêtes fiévreuses, des mots veloutés, autant de modulations que ne l'exige la diversité des circonstances. Le rire suggère le fracas d'une cascade, la voix peut éclater comme le tonnerre. Il n'a pas peur de s'écorcher la langue sur celles qui lui sont étrangères. Il a des codes comme autant de couleurs : le russe pour les marchés cruels, le kazakhe contraint, l'anglais insiste, le mandarin signe. Il sait les russes froids, il reconnait les chinois implacables mais il est kazakhe et ne porte donc sur lui que les préceptes teintés d'effroi de sa patrie trop souvent oubliée. Sa mise parait bien trop chaleureuse pour le slave qu'il semble être de loin, les traits sont pourtant au pinceau et à l'encre de Chine. On ne sait jamais vraiment le situer : tout son être oscille entre des continents gigantesques, le russe distingué sans pour autant être totalement sien, les habitudes serties de mœurs nomades intangibles.
Il n'y a bien que dans sa voix que se situe la véritable grâce. Il l'utilise suffisamment dans les salles de justice pour en connaitre les atouts. Il a le timbre guttural des immensités kazakhes. On y décèle des tempêtes fiévreuses, des mots veloutés, autant de modulations que ne l'exige la diversité des circonstances. Le rire suggère le fracas d'une cascade, la voix peut éclater comme le tonnerre. Il n'a pas peur de s'écorcher la langue sur celles qui lui sont étrangères. Il a des codes comme autant de couleurs : le russe pour les marchés cruels, le kazakhe contraint, l'anglais insiste, le mandarin signe. Il sait les russes froids, il reconnait les chinois implacables mais il est kazakhe et ne porte donc sur lui que les préceptes teintés d'effroi de sa patrie trop souvent oubliée. Sa mise parait bien trop chaleureuse pour le slave qu'il semble être de loin, les traits sont pourtant au pinceau et à l'encre de Chine. On ne sait jamais vraiment le situer : tout son être oscille entre des continents gigantesques, le russe distingué sans pour autant être totalement sien, les habitudes serties de mœurs nomades intangibles.
« Damir n'aime pas trop les questions personnelles. Une fois, c'était au tout début quand le bougre étudiait pour le barreau sans qu'on n'en sache rien, j'ai vu un krisha venir le voir histoire de l'amadouer et quand il lui a demandé ce qu'il allait faire de sa vie vu qu'il n'avait pas l'air hyper partant pour les rejoindre, Damir lui a répondu que c'était une surprise. Vous auriez vu la tête... » Petronak, sovietnik.
« Quand il était petit, Damir était trop mignon. Après je ne sais pas ce qui s'est passé. » Larissa Volveriza, qui a longtemps été sa voisine de palier durant son enfance.
« - Même frits, il n'aime pas les navets, il dit que ce sont des menteurs qui veulent se faire passer pour des pommes de terre. » Sardine, un cuistot du coin.
« Une fois je suis rentré dans son bureau en lui demandant si j'interrompais un truc important, il m'a dit que c'était impossible vu que c'était une mission pour le Pakhan. Jamais su si c'était du lard ou du cochon mais on a bien rigolé. » Un pote.
« Il a un goût prononcé pour les vieilles chansons européennes. C'est un original. Effectif mais on sent bien que tout n'est pas totalement net. A force de défendre la pourriture, le cortex grésille tout de même. » Un des juges qu'il rencontre régulièrement.
« Quand il était petit, Damir était trop mignon. Après je ne sais pas ce qui s'est passé. » Larissa Volveriza, qui a longtemps été sa voisine de palier durant son enfance.
« - Même frits, il n'aime pas les navets, il dit que ce sont des menteurs qui veulent se faire passer pour des pommes de terre. » Sardine, un cuistot du coin.
« Une fois je suis rentré dans son bureau en lui demandant si j'interrompais un truc important, il m'a dit que c'était impossible vu que c'était une mission pour le Pakhan. Jamais su si c'était du lard ou du cochon mais on a bien rigolé. » Un pote.
« Il a un goût prononcé pour les vieilles chansons européennes. C'est un original. Effectif mais on sent bien que tout n'est pas totalement net. A force de défendre la pourriture, le cortex grésille tout de même. » Un des juges qu'il rencontre régulièrement.
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15 aout 1999 - Il est né dans un de ces nombreux villages nomades à 70km de Karaganda (Kazakhstan). Au loin on peut encore entendre les hurlements de la Horde d’or et ceux, plus gutturaux, des prisonniers politiques de Moscou. Le monde et ses tourments n’ont que peu d’emprise ici. Damir apprend à monter les chevaux avant d'apprendre à marcher, il porte des tuniques en soie qu’on se serait arraché à prix insolent dans les capitales occidentales et qui n’ont aucune valeur dans ce village désœuvré. Il se gorge de lait de chèvre fermenté, de pain noir, d’orge sec tout en buvant du Pepsi bon marché à l’épicerie du coin. Il se nourrit surtout de curiosité trouble, celle qui gronde sourdement dans les silences absolus des déserts oubliés.
Enfance - Il fait froid et il fait chaud. Les steppes isolent et dépossèdent. La ville se construit trop vite, les murs trop blancs. Les places sont moirées d'énigmes et de pièges à l’image de son regard. Il veut plus Damir mais ne sait pas encore comment, ne sait pas encore quoi et ne le saura sans doute jamais. Il apprend à lever les poings, à garder ses yeux ouverts, à ne pas s'offusquer ni des cris ni des coups. Il grandit comme le fait son pays, les jambes encore flageolantes mais une rage au ventre que rien ne semble éteindre. Des opportunités se présentent et il faut déménager, se rapprocher de ces grandes cités où la technologie contrôle tout et où la lumière semble éternelle. Moscou est un monde à part entière, une gueule ouverte qui avale ses habitants et les mastique dans une lente cruauté. Ici comme ailleurs, les violences du quotidien ont un goût d’immuable, rien qui ne suscite de l’indignation. On courbe l’échine sous les velléités économiques, on se plie face aux hontes ordinaires. C’est normal. Calibré. On accepte.
(Non.)
Adolescence - Il lit. En russe, en kazakh. Pasternak et Tolstoï, Hugo et Dostoïevski. Il lit à s’en extirper la haine d’une condition qu’on impose, pétrie des injustices à haute échelle qui glissent sur ses semblables. Les mots sont les vagues d’un espoir crépusculaire. Il s’y baigne, le corps souple, l’âme coriace. On le cueille dans les méandres de la capitale moscovite. Ugol est un nom qui résonne, qui glisse des couleuvres sur les peaux crépitantes des macchabées du coin. Damir comprend que pour survivre et s'élever il n'y a bien que le crime qui paye. Alors il s'enrôle au sein de la mafia locale comme d'autres le font dans l'armée. Il y voit un tremplin mais rapidement se fait avaler par la machine désordonnée qu'est cette mafia russe. Le chaos qui y règne intoxique aussi sûrement qu'un verre de bibigul en début de repas. Plus d'une fois, il a pensé à quitter l'institution discordante mais on ne quitte la Ugol que les pieds devant et il aime bien trop marcher pour s'y résoudre.
Commence alors l'ascension, lente et acharnée. Au sein de la fange, il trouve la solidarité, celle des petites frappes et des combines minables qui font leur quotidien. De l'adolescence, il garde des souvenirs acérés. Le collège puis le lycée renferment nombre d'échanges sadiques sous couvert de sourires. Il se garde de prendre ouvertement parti, tisse sa toile en fond de cour, garde son nom dans le top des meilleurs étudiants mais prend garde à ne jamais être dans les trois premiers et ce, même s'il le pourrait. C'est un exercice d'équilibriste, une narration délicate à établir. De quoi garder son nom en mémoire chez tout un chacun mais sans jamais vraiment attiser l'inimitié directe. Être et ne pas être, sans aucune autre question. Il préfère rester un temps en retrait et laisser voir où le vent peut tourner tout en affûtant ses armes au sein de la Ugol.
2018 - Le monde tel qu'ils l'ont toujours connu s'achève. Pour un kazakh, l'apocalypse a un parfum trop familier pour que le cœur tressaille et il regarde dans une indifférence mâtinée de fascination les images provenant des États-Unis. Ils s'habitueront plus vite qu'ils ne le croient - eux l'ont bien fait. Il vient d'un pays qui sait déjà que les marbres se cassent, que les villes tombent puis se reconstruisent, que l'air s'alourdit plus vite sous les fines particules et que la mascarade ne pourra jamais avoir de fin. Ils se sont éteints déjà tant de fois que les cris lointains transatlantiques qui viennent s'échouer à leurs pieds n'ont plus la moindre importance à leurs oreilles.
2019/2023 - Il est en seconde année de Droit, toujours à Moscou. Il y découvre un monde poisseux, bien pire que celui des bas-fonds de la mafia qu'il fréquente depuis si longtemps maintenant. La vermine aime s'habiller en Prada et Gucci, le marketing à même les vêtements griffés et le cynisme en caviar sur chacun de leurs toasts. La justice en Russie n'est pas seulement aveugle, elle est aussi muette, les bras trop courts là où le crime a le bras si interminablement long. Comme la douce Lavinia dans Titus, on la violente, on l'offusque, on l'outrage sans que personne n'en prenne ombrage.
Damir n'est pas vraiment dépaysé, moins que les esprits népotiques qu'il côtoie ne le croient. Il en va des palais de Justice comme des réunions de la Ugol, les mêmes chaos sinistres, les mêmes leurres. Damir en apprend les codes et les leviers. On y prend la mesure d'un continent livré à lui-même, sa mélodie corrosive, ses lois putrides. Il s'acclimate et s'auréole d'un charme certain, agrémente ses paroles d'une symphonie particulière. Il continue son office auprès des siens mais les dossiers remplacent la batte, les plaidoiries se substituent aux poings et aux chantages. Il défend ceux qui se font coffrer ou atterrissent au fin fond des cellules des commissariats à travers le territoire slave et eurasiatique. Il entend les rumeurs sur Crime.net répandues à demi-mots au gré de longues soirées en forme de bouteille de vodka.
2025 - Il est à peine rôdé quand une nouvelle justice apparait ; une justice brutale, qui se pense au-dessus des lois. Le contexte est singulier, les pièces se déplacent trop vite sur l'échiquier. Il perd quelques procès cette année-là, se voit obligé d'affiner ses arguments sous les ombres implacables dont les Spetsnaz les recouvrent. L'organisation a quelque chose d'attirant pourtant, et il en suit les coups d'éclat avec attention.
De nos jours - La Ugol l'a cueilli quand le ventre criait famine et quand l'esprit s'ennuyait et voulait voir plus grand. Les devises se sont alors incrustées en encre cyrillique sur la peau. Damir lui appartient toujours. Il ne s’embarrasse guère de scrupules, la couleur du sang d’autrui comme autant de chemises dont il aime se vêtir. Et pourtant, il sent bien toutes les limites qui résident dans les turpitudes de son gang et de sa vie. Il cherche à s'en arracher, à sa façon. Il n'a pas la naïveté de croire que Les Vrach peuvent représenter une véritable porte de sortie (encore que), mais la voie du mercenaire lui permet d'élargir ses horizons, sans pour autant contrarier les exigences de la Ugol où l'infidélité ne saurait être de mise. Les vents tournent cependant, les tempêtes se préparent. Protéger et punir ont plus de similitudes que beaucoup ne le croient, alors peut-être que ses méthodes sont nauséeuses, peut-être qu'il porte encore trop d'hémoglobine en guise de parfum mais toute révolution se fait dans le sang et toute naissance porte son lot de douleurs.
Enfance - Il fait froid et il fait chaud. Les steppes isolent et dépossèdent. La ville se construit trop vite, les murs trop blancs. Les places sont moirées d'énigmes et de pièges à l’image de son regard. Il veut plus Damir mais ne sait pas encore comment, ne sait pas encore quoi et ne le saura sans doute jamais. Il apprend à lever les poings, à garder ses yeux ouverts, à ne pas s'offusquer ni des cris ni des coups. Il grandit comme le fait son pays, les jambes encore flageolantes mais une rage au ventre que rien ne semble éteindre. Des opportunités se présentent et il faut déménager, se rapprocher de ces grandes cités où la technologie contrôle tout et où la lumière semble éternelle. Moscou est un monde à part entière, une gueule ouverte qui avale ses habitants et les mastique dans une lente cruauté. Ici comme ailleurs, les violences du quotidien ont un goût d’immuable, rien qui ne suscite de l’indignation. On courbe l’échine sous les velléités économiques, on se plie face aux hontes ordinaires. C’est normal. Calibré. On accepte.
(Non.)
Adolescence - Il lit. En russe, en kazakh. Pasternak et Tolstoï, Hugo et Dostoïevski. Il lit à s’en extirper la haine d’une condition qu’on impose, pétrie des injustices à haute échelle qui glissent sur ses semblables. Les mots sont les vagues d’un espoir crépusculaire. Il s’y baigne, le corps souple, l’âme coriace. On le cueille dans les méandres de la capitale moscovite. Ugol est un nom qui résonne, qui glisse des couleuvres sur les peaux crépitantes des macchabées du coin. Damir comprend que pour survivre et s'élever il n'y a bien que le crime qui paye. Alors il s'enrôle au sein de la mafia locale comme d'autres le font dans l'armée. Il y voit un tremplin mais rapidement se fait avaler par la machine désordonnée qu'est cette mafia russe. Le chaos qui y règne intoxique aussi sûrement qu'un verre de bibigul en début de repas. Plus d'une fois, il a pensé à quitter l'institution discordante mais on ne quitte la Ugol que les pieds devant et il aime bien trop marcher pour s'y résoudre.
Commence alors l'ascension, lente et acharnée. Au sein de la fange, il trouve la solidarité, celle des petites frappes et des combines minables qui font leur quotidien. De l'adolescence, il garde des souvenirs acérés. Le collège puis le lycée renferment nombre d'échanges sadiques sous couvert de sourires. Il se garde de prendre ouvertement parti, tisse sa toile en fond de cour, garde son nom dans le top des meilleurs étudiants mais prend garde à ne jamais être dans les trois premiers et ce, même s'il le pourrait. C'est un exercice d'équilibriste, une narration délicate à établir. De quoi garder son nom en mémoire chez tout un chacun mais sans jamais vraiment attiser l'inimitié directe. Être et ne pas être, sans aucune autre question. Il préfère rester un temps en retrait et laisser voir où le vent peut tourner tout en affûtant ses armes au sein de la Ugol.
2018 - Le monde tel qu'ils l'ont toujours connu s'achève. Pour un kazakh, l'apocalypse a un parfum trop familier pour que le cœur tressaille et il regarde dans une indifférence mâtinée de fascination les images provenant des États-Unis. Ils s'habitueront plus vite qu'ils ne le croient - eux l'ont bien fait. Il vient d'un pays qui sait déjà que les marbres se cassent, que les villes tombent puis se reconstruisent, que l'air s'alourdit plus vite sous les fines particules et que la mascarade ne pourra jamais avoir de fin. Ils se sont éteints déjà tant de fois que les cris lointains transatlantiques qui viennent s'échouer à leurs pieds n'ont plus la moindre importance à leurs oreilles.
2019/2023 - Il est en seconde année de Droit, toujours à Moscou. Il y découvre un monde poisseux, bien pire que celui des bas-fonds de la mafia qu'il fréquente depuis si longtemps maintenant. La vermine aime s'habiller en Prada et Gucci, le marketing à même les vêtements griffés et le cynisme en caviar sur chacun de leurs toasts. La justice en Russie n'est pas seulement aveugle, elle est aussi muette, les bras trop courts là où le crime a le bras si interminablement long. Comme la douce Lavinia dans Titus, on la violente, on l'offusque, on l'outrage sans que personne n'en prenne ombrage.
Damir n'est pas vraiment dépaysé, moins que les esprits népotiques qu'il côtoie ne le croient. Il en va des palais de Justice comme des réunions de la Ugol, les mêmes chaos sinistres, les mêmes leurres. Damir en apprend les codes et les leviers. On y prend la mesure d'un continent livré à lui-même, sa mélodie corrosive, ses lois putrides. Il s'acclimate et s'auréole d'un charme certain, agrémente ses paroles d'une symphonie particulière. Il continue son office auprès des siens mais les dossiers remplacent la batte, les plaidoiries se substituent aux poings et aux chantages. Il défend ceux qui se font coffrer ou atterrissent au fin fond des cellules des commissariats à travers le territoire slave et eurasiatique. Il entend les rumeurs sur Crime.net répandues à demi-mots au gré de longues soirées en forme de bouteille de vodka.
2025 - Il est à peine rôdé quand une nouvelle justice apparait ; une justice brutale, qui se pense au-dessus des lois. Le contexte est singulier, les pièces se déplacent trop vite sur l'échiquier. Il perd quelques procès cette année-là, se voit obligé d'affiner ses arguments sous les ombres implacables dont les Spetsnaz les recouvrent. L'organisation a quelque chose d'attirant pourtant, et il en suit les coups d'éclat avec attention.
De nos jours - La Ugol l'a cueilli quand le ventre criait famine et quand l'esprit s'ennuyait et voulait voir plus grand. Les devises se sont alors incrustées en encre cyrillique sur la peau. Damir lui appartient toujours. Il ne s’embarrasse guère de scrupules, la couleur du sang d’autrui comme autant de chemises dont il aime se vêtir. Et pourtant, il sent bien toutes les limites qui résident dans les turpitudes de son gang et de sa vie. Il cherche à s'en arracher, à sa façon. Il n'a pas la naïveté de croire que Les Vrach peuvent représenter une véritable porte de sortie (encore que), mais la voie du mercenaire lui permet d'élargir ses horizons, sans pour autant contrarier les exigences de la Ugol où l'infidélité ne saurait être de mise. Les vents tournent cependant, les tempêtes se préparent. Protéger et punir ont plus de similitudes que beaucoup ne le croient, alors peut-être que ses méthodes sont nauséeuses, peut-être qu'il porte encore trop d'hémoglobine en guise de parfum mais toute révolution se fait dans le sang et toute naissance porte son lot de douleurs.
Dernière édition par Damir Nurgaliev le Lun 9 Jan - 19:42, édité 2 fois
Crime.net
Carte d'identité
Genre: Homme
Âge: 4500 ans
Origine: Babylone
Orientation sexuelle: Etrange
Nom de code: L'Admin
Spécialité / Métier: Admin
Compétences: Max
Accréditations: Toutes
Merci pour votre dossier d'inscription. Oh ? Il n'est pas tout à fait complet. Mais oh oh ! On est là pour vous aider ~
Demande du staff :
Règlement signé : Oui
La partie ID : Les parties Métier et Objectifs sont trop chargées. Nous vous prions de raccourcir et de simplifier, surtout pour les objectifs. N'hésitez pas à prendre les autres fiches validées pour exemple.
Le caractère : RAS
Le physique : RAS
L'histoire : Nous sommes en train de refondre la partie Gangs, donc vous ne pouviez pas savoir, mais les Ugol ne se sont étendus hors de la Russie qu'à partir de 2018 et l'éradication des USA. Impossible donc pour eux d'être au Kazakhstan avant. Ils ont débuté en Russie et se sont concentrés sur le pays durant leurs premières années, avant de s'étendre après l'attaque, quand la Russie l'a fait également. Nous vous prions donc de modifier cette partie là de votre histoire.
Si vous avez une question concernant les demandes de modifications, vous pouvez les poster à la suite de ce message, par MP ou sur
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Dès que vous avez terminé les modifications, vous pouvez poster à la suite de ce message pour le signaler.
À très vite ~
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Vous pouvez poster une demande de RP > ICI <
Vous devez également recenser votre avatar sur Listing des avatars et votre anniversaire sur Listing des anniversaires.
Pour finir, dans votre profil, vous devez maintenant générer votre fiche de personnage et la remplir. Affiliation est à laisser vide, pour avoir une Affiliation il faut acheter une accréditation pour une faction. Pensez à mettre votre Dossier qui sera posté dans peu de temps dans Identity Crisis dans votre profil.
Amusez-vous bien ! ~