Jordani Kachnikov
Carte d'identité
Genre: Homme
Âge: 30
Origine: Russe
Orientation sexuelle: Bisexuel
Nom de code: Tolstoï
Spécialité / Métier: Journaliste
Compétences: Mécanique Niv. 1 / Chimie Niv. 1 / Relation Niv. 1
Accréditations: Oxford
Là se trouve la principale contradiction de Jordani : lui qui est un journaliste, ayant a priori pour but de mettre la vérité au-devant de la scène, peut parfois avoir des attitudes de saltimbanques, lorsqu'il se prête à son propre jeu. Il n'hésite pas à mettre de côté la déontologie journalistique pour arriver à ses propres fins, qui sont, somme toute, plutôt simples ; après tout, quel adolescent n'avait pas déjà rêvé d'un monde meilleur ? Jordani est simplement le genre d'individu persuadé que pour arriver à cette utopie inatteignable, il faut être prêt aux pires crasses que le monde pouvait donner. Et à présent, se salir les mains n'est qu'une faible difficulté face à cette réalité, la torture et les cicatrices psychologiques auraient un tel effet sur n'importe qui, après tout. Cette conception erronée et barbare de la réalité n'est, après tout, que le résultat de son séjour en camp de réhabilitation, un séjour qui l'aura transformé pour le pire, sans équivoque. Rien ni personne ayant connu le journaliste avant son passage à Vorkutlag ne le reconnaîtrait, cela était au moins sûr.
Il est clair, alors, qu'au-delà de ses attitudes, et de l'impression qu'il donne, Jordani est un journal difficile à appréhender, ou même à comprendre, dans le fond. Empli de mensonges, pathétique jeune homme au passé ridicule, qu'il n'osait pas retracer, cet ego surdimensionné qu'il avait toujours essayé de montrer auparavant n'était évidemment qu'une armure lui permettant d'accepter ses propres défauts : le lâche terroriste n'était, avant tout, qu'un opportuniste, prétextant une certaine soutenance politique que par envie de rébellion. Tout tournait autour de cela, après tout, depuis son plus jeune âge : foutre un doigt à ses parents, à l'administration de ses établissements scolaires, à l'autorité, et à présent aux Spetsnaz. La différence serait qu'à présent, sa volonté est armée d'une vengeance farouche qui le menait à toutes sortes d'actes répréhensibles. Bien que son statut de Geyster l'empêchait de causer crimes de masses sous son masque, il est clair que le cambrioleur sait se servir de la terreur et de matériaux dangereux pour enrichir et développer sa vision détestable du monde... Une vision qu'il prononcera toujours en raison d'un principe simple : il le voit à présent pour ce qu'il est réellement, bien au-delà de ses platitudes puériles à présent, et l'abhorre plus que tout.
Ses revendications politiques sont donc plutôt simples : Jordani rejette la tradition par-dessus tout, ainsi que tout ce que celle-ci a pu apporter de ridicule dans notre monde. Dans un sens, il voit les instructions de leurs aïeux comme un crachat à la figure, causant douleur et désespoir à la majorité de la population. De son point de vue, la société de consommation, occidentalisée et encore plus américaine que possible après la disparition de ce pays ridicule met en exergue le pire de ce que l'Humain a toujours eu à prouver : la répression, la domination des plus faibles en faveur des plus riches, et autres principes ridicules qui ne faisaient aucun sens. Au-delà d'un capitalisme exacerbé, Jordani rejette également tant de concepts structurant la société qu'il habite qu'il est difficile d'appréhender comment il peut encore y vivre, actuellement ! Mais le travail acharné, le patriotisme, l'exploitation des animaux, des ressources terrestres, la monogamie, la vie de famille, et toutes ces choses provoquées par des principes qu'il jure n'être que des inventions humaines, il les rejette et les refuse.
Dans un sens, en plus d'un état d'esprit anarchiste, on remarque chez notre Geyster une tendance hédoniste affirmée : lorsqu'il s'agit de plaisir, qu'il soit récréatif, médical ou sexuel, les barrières ne sont, encore une fois, que construction sociale. Là où le caractère pervers de sa personnalité entre en compte, cependant, c'est que finalement, Jordani n'hésite pas à utiliser les moyens les plus en phase avec la société pour atteindre son plaisir. Dans un sens, il rejette la société de consommation en étant un de ses plus grands consommateurs… Une hypocrisie qu'il remarque bien évidemment, et qui le marque plus que tout. Il est difficile pour un terroriste politisé à ce point de se rendre compte de ses propres limites. C'est là où le mensonge auquel il a souvent recours entre en jeu. Car avant de piéger ses compères et autres victimes de ses méfaits, Jordani se ment surtout à lui-même.
Heureusement pour lui, ses qualités de journaliste ne sont plus à prouver ! Si bien que la curiosité a toujours été un aspect de sa personnalité qui l'animait, ainsi que son sens de l'observation assez poussé, bien qu'il l'utilise le plus souvent à des fins grotesques. Il rit souvent de l'ironie de sa situation, lui qui, étant plus jeune, avait toujours voulu devenir policier ou détective… Il ne pouvait pas être aussi loin du compte. Surtout à présent qu'il détestait ces individus, et encore plus les Spetsnaz pour ce qu'ils représentaient : la légitimation et la légalisation de la violence. Pire, à présent qu'il a passé son petit temps à Vorkutlag, sa haine est clairement personnelle, et même obsessionnelle. Il lui est difficile à présent de s'enlever de la tête les horreurs qu'il y a vécues, en plus d'un certain membre de cette faction ennemie, qu'il n'arrive toujours pas à comprendre. Et plus que tout, plus que la douleur subie, les larmes pleurées, et l'humiliation imposée, c'est la culpabilité d'avoir vendu ses compagnons d'armes qui le rongent, et font de lui ce qu'il est aujourd'hui, une boule de haine et de vengeance, ayant adopté sa doctrine avec sérieux à présent, et prêt à causer une catastrophe mondiale, encore plus dévastatrice que l'éradication des Etats-Unis.
Et pourtant ironiquement, un sourire décore quasi-constamment les traits de son visage. Il s'agit certes d'un faible sourire, assez ironique lorsqu'on se rend compte de ses idées, et même plutôt malsain : Jordani ne sourit jamais sérieusement, ou du moins très rarement, mais lorsque cela arrive, quiconque sur place s'en rendrait compte. Pour le moment, il est évident que son rictus permanent n'est qu'une façade, assez provocatrice, servant, pour lui, à garder la tête sur les épaules. Pas sûr que cela fonctionne, car ce qui dénote le plus de son visage, surtout à ces moments-là, c'est son grain de beauté sous sa lèvre inférieure, du côté droit.
Ses cheveux sont aussi sombres que ses pupilles, sans surprise, mais ceux-ci ont une certaine désinvolture, pourtant contrôlée car Jordani, toujours épris de ses apparences, préfère se donner ce genre nonchalant… Et quoi de mieux que le vanter par sa tenue ? Aux premiers abords, sa coupe paraît toujours désordonnée et mal maîtrisée, mais en réalité, le jeune cambrioleur prend soin de sa chevelure, et même de sa peau, au point qu'il prend bien plus de temps pour se préparer le matin qu'à relire ses articles, parfois ! Alors lorsque l'on fait la remarque que l'homme se fond facilement dans la masse, sans doute n'est-ce pas un hasard… Une observation d'autant plus évidente lorsque l'on observe son style vestimentaire, clairement ridicule, et mal avenu pour un homme de son âge. C'est comme si le bougre n'avait pas changé de garde-robe depuis sa période du lycée, une observation caduque, encore une fois, lorsqu'on le connaissait bien. Jordani lui-même pense simplement que ce style vestimentaire lui permet une plus grande flexibilité, en plus de lui aller plutôt bien... Suppose-t-il. Finalement, nous ne sommes jamais nos meilleurs juges après tout.
En terme d'accessoires, on pouvait remarquer assez vite qu'à son oreille gauches, plusieurs piercings noirs décoraient sa peau ; il ne serait donc pas surprenant d'apprendre qu'il en était équipé autre part sur son corps. Précédemment sur sa langue, un accessoire qui lui aura été arraché de force lors de ses tortures, une simple cicatrice parmi les centaines qu'il arborait, par exemple. Si la pâleur naturelle de sa peau n'était pas aussi surprenante, cependant, il était clair qu'elle dénotait violemment avec ces accessoires sombres.
Finalement, Jordani était un homme assez fin : taillé comme un mannequin, plutôt qu'un lutteur, il était clair que les activités physiques n'étaient pas son fort. Atteignant à peine le mètre quatre-vingt, il pouvait au moins se vanter d'épaules assez larges pour ne pas passer pour une femme, si ses traits fins et doux auraient tendance à faire croire l'inverse. Il a également une voix assez calme, et reposante, qu'il a évidemment entraîné de la sorte pour ses activités journalistiques ; il sait comment faire porter ses mots lorsque la situation le demande, cela est au moins sûr.
Tout commença alors, comme toute histoire de cette classe sociale russe, à la fin de la guerre froide, plus précisément en 1992, soit un peu moins d’un an après la dissolution de l’URSS… Frederik n’était alors qu’un jeune agent du KGB, épris, déjà à l’époque, d’une admiration profonde pour les États-Unis et son économie du marché. Il était évident que le jeune homme, pourtant originaire de Tchécoslovaquie avant son recrutement par les services secrets, avait su profiter de la catastrophe politique qu’était le démantèlement de l’Union soviétique à ses propres fins ! Ses connaissances en tant qu’espion, sur le système capitaliste de la société de consommation américaine lui auront permis, après un changement de nom en règles, sa montée en puissance simple et rapide, par l’appropriation subtile de terres et biens immobiliers. De fil en aiguille, il était clair, donc, que Frederik deviendrait un oligarque puissant et respecté de ses pairs et du gouvernement russe, à présent puissance mondiale en devenir et futur ennemi de la paix.
Ce qui donna naissance à Jordani, fut alors sa rencontre avec une noble de Moscou, ou du moins ce fut la manière dont cette femme au nom de princesse laissait penser : Anastasia Voronine était, somme toute, une jeune femme mystérieuse, et pleine d’entrain, jurant sur ses origines royales et son sang supérieur à la plèbe, nouvellement arrivée au pays suite à la reconstruction de celui-ci ; une histoire crédible, aux yeux de Frederik, qui ne voyait chez celle-ci qu’une pauvre noble ayant fui les révolutions populaires de l’URSS pour sa propre survie. Et c’est ainsi qu’une histoire d’amour bercée par les mensonges donna le jour à notre protagoniste, né le 6 Juillet 2002, une nuit d’été anormalement froide. Finalement, ce ne fut là que le retour de bâton, pour Frederik, qui n’avait pas du tout prévu le fait de découvrir la vérité sur sa femme de cette manière : elle n’avait rien d’une Russe, ni même d’une noble, le prouvaient les tests ADN de Jordani, même son homonyme était une pâle imitation de ce que la rescapée polonaise pensait être la quintessence de la royauté russe. Et Jordani dut alors, malgré lui, grandir dans ce toxique environnement, dans lequel chacun de ses parents l’accusaient d’être à l’origine de leur mariage voué à l’échec.
L’enfance du journaliste était, à ses yeux, un enfer insupportable, bien que finalement, malgré les disputes quotidiennes de ses parents, on ne pourrait pas vraiment se plaindre de son éducation : il était certes élevé dans une culture très pédante et rigoureuse, pire, il était clair que la sévérité de son père excédait celle d’un général d’armée, lui qui multipliait les activités extra-scolaires pour son unique enfant. D’escrime à échecs, en passant par l’équitation et le tir à l’arc, Jordani était également inscrit à l’école la plus respectée de Moscou, forcé à s’enrichir intellectuellement des livres les plus culturellement impactant du pays dès son plus jeune âge, et assister à multiples pièces de théâtres et opéras qu’il trouvait toujours ridicules… Il n’aurait compris que plus tard à quel point cette éducation aura été primordiale pour construire l’homme qu’il était aujourd’hui, mais sur l’instant, il ne vouait qu’une haine véritable envers sa famille, qui ne le considérait que comme un trophée misérable plutôt qu’un véritable être humain.
Voilà ce qu’il advenait des origines de Jordani Kachnikov… Un jeune garçon russe, aux parents sévères, qui ne s’aimaient pas, à l’éducation digne des plus ignobles princes qataris ; mais au-delà de cela, son enfance ne se résumait qu’à une vie simple, où il avait le droit à tout ce qu’il voulait, quand il le voulait. Le jeune homme n’avait jamais eu, durant sa jeunesse, à se soucier d’une quelconque pénurie alimentaire, ou même de mourir de froid en hiver. Le père Noël avait toujours été extrêmement généreux avec lui, et même parmi ses amis nobles, il faisait partie de ceux ayant le droit aux derniers appareils électroniques en premier. En soit, rien ne justifiait une pareille désinvolture chez lui, et c’était bien parce que, dans le fond, Jordani n’avait jamais été né rebelle. Pire… Il ne le serait devenu que très récemment, finalement.
2018 fut l’année où chacun des habitants de la Mère Patrie se voyait mis face à un choix important, celui de respecter la décision de ses dirigeants, et assumer son crime contre les États-Unis, ou militer dans les rues pour montrer son désaccord envers la politique de son pays. Un choix auquel Jordani n’avait même pas à réfléchir, étant donné que ses parents, eux, très certainement victimes de la lourde propagande s’étant étalée sur des années par le gouvernement russe, semblaient bien fiers de l’acte barbare de la Russie. Par simple signe de rébellion envers ceux-ci, alors, Jordani fit son premier acte révolutionnaire, non pas contre la société, ou même contre son gouvernement ; à vrai dire, bien qu’il était particulièrement bien éduqué sur la question, celui-ci n’en avait pas grand-chose à faire de ces histoires géopolitiques… Non, il fit acte de rébellion simplement contre son autorité parentale. En simple appropriation de son autonomie, il défila dans les rues, équipé de pancartes prônant la paix, hurlant, scandant un désaccord hypocrite des actes de son gouvernement. Tant est bien qu’il finit complètement tabassé par les forces de l’ordre, et même arrêté… Il put échapper à une terrible sentence en raison des liens politiques importants de ses parents, bien qu’il fut puni assez vite pour cet acte stupide. Dire qu’il n’avait, à cette époque, que 16 ans.
Cet événement mit alors place à une lugubre descente aux enfers pour Jordani qui, après cette interaction odieuse avec ses congénères, décida de couper complètement les ponts avec eux. Se vantant de relations bien plus intéressantes et ingénieuses que celles données par son sang pur, il put à présent profiter de la vie comme il le voulait, vagabondant de planques à autres, de bâtisses insalubres aux camping-cars désuets, sans compter les différents groupes indépendants, de jeunes de son âge ayant subi le même sort que lui… Ou du moins, c’était ce qu’il aimait raconter. Dans ce voyage spirituel, le futur journaliste fit la rencontre de tant d’individus complètement différents de ceux qu’il avait pu côtoyer jusqu’à là : la plupart des sans-abris de son âge étaient bien souvent des jeunes hommes et femmes chassés et maltraités par leurs parents pour des questions d’orientations sexuelles ou autres stupidités du genre, une réalité qui anima quelque chose en lui, bien qu’il ne s’en rendit pas tellement compte. Ce qui l’intéressait dans cette période de sa vie, c’était surtout de s’informer, et de recueillir autant d’informations dont il avait besoin pour satisfaire sa soif de savoir, un désir inconscient qui lui avait finalement été incorporé par l’éducation spartiate de ses parents. L’ironie avait de longs bras en plus, sachant qu’à présent, il se retrouvait à devoir être protégé de bandits et mafieux en échange d’informations.
C’est ainsi que commença sa carrière de journaliste, si on pouvait appeler cela ainsi. Au départ une volonté assez illégitime de vouloir en apprendre plus sur son entourage, cette curiosité devint une nécessité pour vivre, dans ce milieu exécrable de la rue. De fil en aiguille, et au fil des mois, le réseau d’informations du futur Geyster devenait aussi gros que le réseau de sans-abris de Moscou, pas aussi efficace qu’il l’aurait voulu, malheureusement, mais avec l’aide du crime organisé, il put surtout mettre en place un blog assez simple révolutionnaire et conspirationniste sur le Net, nommé Les Chroniques de Kropotkine.
Une fois arrivé 2022, Jordani était alors un blogueur niche russe, dont les articles et podcasts ne dépassaient pas la centaine de vues. Très vite, il comprit la dure réalité de sa situation, surtout dans ce monde étrange où les médias étaient de plus en plus à impuissants face aux multinationales : il avait besoin d’une influence externe bien plus puissante que celle de la mafia russe. Cela tombait bien… Quelle organisation mondiale aux revendications rebelles commençait à sortir le bout de son nez, au moment exact où le pâle écrivain était attaqué d’une page blanche extrême ? Utilisant Internet comme QG, et agissant partout dans le monde dans l’anonymat et en toute liberté ? Il était clair que pour un usurpateur comme Jordani, Crime.net restait une bien simple solution, lui permettant l’attestation populaire d’une revendication à laquelle il ne croyait toujours pas : mais lorsque même la Bratva ne pouvait satisfaire sa soif de pouvoir, alors seul le changement de paradigme pouvait l’aider à se construire une réputation.
A présent, il était clair que son chemin était tout tracé, n’est-ce pas ? Le jeune journaliste indépendant pourrait entrer dans les rangs de Crime.net, bénéficier de leur protection tout en se pavanant autour d’un réseau de criminels dans le monde entier, quoi de mieux pour étayer son empire ? Jordani ne voyait cependant pas la situation du même œil, toujours avide de pouvoir et d’influence… Il voyait une allégeance parmi les Geysters comme un handicap fermant volontiers des portes à son nez. Tout ce qu’il fit, alors, en guise d’acte rebelle, ce fut de rejoindre un petit groupuscule africain de terroristes, de stupides enfants, tous pas plus âgés de 25 ans, ayant pour but de, disaient-ils, « retourner le monde », peu importe ce que cela voulait bien dire…
Pourtant, ces neuf années dans les rangs de son groupe d’amis anarchistes étaient clairement les meilleures de sa vie, celle ayant construit l’homme qu’il était aujourd’hui. Il avait appris toute la culture politique socialiste et anarcho-communiste parmi les rangs de cette unité rebelle, tandis que sa manière de pensée plus personnelle lui venait également de son temps passé avec eux. Des libres jeunes fêtards, hédonistes et surtout bon-vivants ne pouvaient certainement pas être le meilleur entourage pour un homme aussi fébrile que Jordani, surtout que lui, ne voyait ces positions politiques que comme un moyen d’affirmer son allégeance à un groupe, d’abord de collègues, puis de camarades, et enfin d’amis. L’hypocrisie, la même que celle de son père, le mensonge, le même que celui de sa mère, faisaient tous deux partie de lui, jusqu’à ce qu’elle ne l’amène à sa damnation, par son passage forcé à Vorkutlag, en été 2031, où, par la force de son caractère, il s’était décidé à y aller dans le but d’enquêter une bonne fois pour toutes sur cet établissement pénitentiaire dont les rumeurs ne présageaient rien de bon.
Et malheureusement, le Russe apprit très vite que les rumeurs étaient loin d’être des fantaisies, mais bien des réalités.
Son manque d’entraînement et de bravoure lui valut une arrestation assez simple, finalement, la forteresse n’était pas un lieu sur lequel on pouvait enquêter sans s’en retrouver puni, si même un journaliste affilié à une entreprise ne pouvait s’y rendre, alors qu’adviendrait-il d’un simple indépendant ayant le bras trop long ? Il serait vite arrêté. D’abord dans le centre d’internement normal, pour des raisons évidentes ; puis à force d’enquêtes, les Spetsnaz se rendirent vite compte que l’homme était lié à un groupe d’anarchistes à la tête de plusieurs attaques terroristes en Afrique. Les interrogatoires se multipliaient, et derrière le silence du prisonnier, New United décida assez brutalement de l’envoyer dans les sous-sols écœurants et labyrinthiques de Vorkutlag, l’endroit où Jordani perdit la dernière trace d’innocence qui restait en lui.
Trois mois. Il perdit trois mois de sa vie, qui semblaient pourtant en faire une cinquantaine. Il perdit trois mois de sa vie à se faire littéralement torturer, jour après jour, nuits après nuits, l’esprit en garde à chaque cri distordu d’autres pauvres prisonniers subissant la terrible et détestable vengeance Spetsnaz. Trois mois dans lesquels on lui demandait des informations, des données, la simple diction d’un nom, d’un lieu, n’importe quoi… Au départ, il se sentait évidemment malin à donner de fausses informations, ce qui lui valut une punition si horrible et inconcevable qu’il ne serait pas juste de les raconter ici. Mais pire encore, alors que chaque nuit, le faux-anarchiste rêvait de mettre fin à ses jours de la manière la plus vive qui soit, alors que chaque matin, lorsqu’il fut réveillé de sa petite sieste d’une flaque d’eau froide déversée sur son corps… Il n’arrivait pas à craquer. Ou plutôt, il ne pouvait pas. Par chance, ou pas… Le pauvre Geyster fut, au cours de ces trois mois en prison, épris d’une de ses tortionnaires, dont il ne connaissait ni le nom, ni le visage, évidemment.
Cette femme était… Étrangement douce, et calme, bien qu’évidemment froide. Elle était littéralement tout ce dont Jordani avait besoin, pour survivre moralement, et même physiquement, tant elle prenait soin de lui. Et bien sûr, pensait-il toujours, il savait qu’il s’agissait d’un piège. D’une étrange tactique psychologique servant à le faire craquer, et parler, mais même en sachant cela, il n’arrivait pas à résister à cette femme, jusqu’à ce qu’au bout de trois mois… Il parla.
Il parla, comme il n’avait jamais parlé, révéla tout ce dont ses ennemis avaient besoin : nom du groupe, revendications, lieux des bases, la liste de chacun des membres, leur routine, et toutes ces choses-là. Le lâche, pitoyable Jordani Kachnikov, perdit son humanité et même sa virilité, pensait-il, une fois que cette sadique Spetsnaz lui força, par ses charmes et sa douceur, à parler contre son gré. Ou s’agissait-il vraiment d’une révélation contre son gré ? Il n’avait même pas le temps d’y réfléchir, car quelques jours à peine après son aveu, l’homme fut relâché dans la nature, envers et contre tous, complètement brisé mentalement, et même physiquement, avec plus rien pour le faire vivre. Après tout, il n’avait même pas à vérifier de lui-même… Il savait qu’en retournant chez lui, il serait mis face au résultat de sa lâcheté et de son déshonneur. Il savait très bien que les fantômes de ses alliés, non, amis, le hanteraient jusqu’à la fin de ses jours, et, il n’y avait pas photo, l’idée de les rejoindre pour être maudit de leurs cris de haine le réjouissait bien trop souvent. La seule chose qui, à présent, le gardait en vie… C’était cette femme, nouvelle obsession qu’il se jura de régler, avant de rendre l’âme.
Voilà où en était Jordani, à ce jour. Usant de ses ressources nouvellement acquises, ayant à présent décidé de rejoindre les rangs des Geysters une bonne fois pour toutes, il garde l’œil ouvert chaque nuit dans le simple but de trouver l’identité de cette… Il ne savait réellement comment la décrire, s’il devait l’insulter ou la vénérer. Mais il voulait la retrouver. Une enquête qui demanda de la patience, et des ressources. Son obsession qui dura des mois durant, marquant là le renouveau de Jordani, bien plus impliqué dans sa tâche, et dans ses idéaux politiques.
Crime.net
Carte d'identité
Genre: Homme
Âge: 4500 ans
Origine: Babylone
Orientation sexuelle: Etrange
Nom de code: L'Admin
Spécialité / Métier: Admin
Compétences: Max
Accréditations: Toutes
Vous pouvez poster une demande de RP > ICI <
Vous devez également recenser votre avatar sur Listing des avatars et votre anniversaire sur Listing des anniversaires.
Pour finir, dans votre profil, vous devez maintenant générer votre fiche de personnage et la remplir. Affiliation est à laisser vide, pour avoir une Affiliation il faut acheter une accréditation pour une faction. Pensez à mettre votre Dossier qui sera posté dans peu de temps dans Identity Crisis dans votre profil.
Amusez-vous bien ! ~